« Avant la tenue de son assemblée annuelle à Washington, le week-end dernier, le Fonds monétaire international s’alarme de la croissance de l’endettement des États, des entreprises et des ménages dans les pays du G20 », nous expliquent Les Échos du 12 octobre. La dette totale dépasse 235 % de leur PIB.
Dans un scénario fondé sur la remontée des taux d’intérêt, une baisse de 15 % des marchés ou un recul de 7 % des prix de l’immobilier provoquerait une contraction de 1,7 % de la production mondiale. Évaluation pifométrique. Le ministre des Finances allemand Wofgang Schäuble avait alerté, dans le Financial Times, sur la possibilité d’une nouvelle crise financière.
L’Allemagne, elle, baisse sa dette. En 2015, les Allemands l’ont baissée de 24 milliards d’euros, la ramenant à 71,2 % du PIB en 2015 et à 68,3 % en 2016. L’objectif des Allemands est de la ramener à 60 % du PIB, comme autorisé par le traité de Maastricht.
Beaucoup d’États européens ont une dette inférieure à 60 % : la Slovaquie (51,9 %), la Pologne (51,3 %), la Suède (41,6 %), le Danemark (37,8 %), la Roumanie (37,6 %), la Tchéquie (37,2 %), la Bulgarie (29,5 %), le Luxembourg (20 %) et l’Estonie (9,5 %). Les pays du Nord et de l’Est n’ont pas sacrifié leurs jeunes générations en leur laissant des montagnes de dettes irremboursables.
Le FMI identifie quatre facteurs de vulnérabilité alarmants.
Le premier concerne les marchés financiers. « Il y a trop d’argent en quête de rares actifs rentables », avertit Tobias Adrian, directeur des marchés monétaires et des capitaux au Fonds. Il existe moins de 2.000 milliards d’obligations de bonne facture, notées dans la catégorie « investissement » et non « spéculative », contre 16.000 milliards avant la crise.
Deuxième facteur : les dettes publiques et privées du G20 ont explosé. Les dettes des ménages, des entreprises et du public dépassent 135.000 milliards de dollars, soit 235 % de leur PIB. « Malgré la faiblesse des rendements, la charge de la dette a augmenté », ajoute M. Adrian.
Troisième risque : les flux d’investissement dans les pays émergents dépassent 300 milliards de dollars, soit deux fois plus que les deux années précédentes.
Quatrième risque : en Chine, la finance de l’ombre pose un problème de stabilité financière du pays. Les actifs du secteur bancaire ont progressé de 240 % du PIB, en 2012, à 310 % aujourd’hui.
L’économiste qui avait prévu la crise de 2008, Nouriel Roubini, considère que soit les dirigeants réforment, soit « les risques baissiers se matérialiseront rapidement – et mettront sérieusement à mal l’économie mondiale ». On a soigné un problème d’endettement par encore plus de dettes avec le Quantitative Easing et les taux d’intérêt quasi nuls. Nos dirigeants politiques et dirigeants des banques centrales ont été des apprentis sorciers. Attention au retour de bâton !