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Évreux : la présence de gens du voyage n’est pas du goût des riverains du Val-Fleuri

Catherine ROL

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Cadre de vie. Des habitants du quartier du Val-Fleuri, à Nétreville, se plaignent de l’installation sauvage de gens du voyage rue de Cocherel, en contrebas de leur lotissement. Ils ont rédigé et fait circuler une pétition.

Trop c’est trop ! Des habitants du Val-Fleuri, dans le quartier de Nétreville, à Évreux, ont décidé de protester contre l’installation sauvage de gens du voyage, rue de Cocherel, en contrebas de leur lotissement. Une pétition a été rédigée. Depuis le 20 mars, elle a rassemblé près de 70 signatures. Le courrier doit être prochainement adressé à la Ville d’Évreux.

Depuis environ un an, des Monténégrins se sont installés sur un ancien parking, au bord de la rue de Cocherel. Une dizaine de personnes ont élu domicile sur ce terrain privé. Leurs conditions de vie précaires génèrent, selon les riverains, de « graves problèmes de salubrité publique »« Les fossés qui longent le tunnel de la SNCF sont remplis de déchets, décrit Laurence. Comme ils n’ont pas d’eau, pas de W.-C., ils font tous leurs besoins dans la forêt. »

« Otages dela situation »

Pêle-mêle, les résidents évoquent les poubelles qui s’accumulent, les rats qui « pullulent mettant en danger l’ensemble de la population du quartier », « les chiens errants près du terrain de jeu des enfants ». Selon les habitants, les chats du quartier ont tous disparu. « On ne les soupçonne pas forcément de les manger mais comme ils posent des pièges… » Le voisinage dénonce aussi l’abattage des arbres situés le long de la rue de Cocherel et l’impossibilité, désormais, de pouvoir emprunter le sentier permettant aux habitants du Val-Fleuri de rejoindre directement la rue de Cocherel. « Le passage est obstrué par des branches, du grillage », décrit Alain soulignant également les « odeurs nauséabondes, les fumées et les nuisances sonores ».

La Ville n’a pas attendu la pétition pour prendre conscience du problème. Mais, désemparée, elle peine à se sortir d’une situation qui devient inextricable. Nicolas Gavard-Gongallud, l’adjoint au maire en charge de la Sécurité, reconnaît son impuissance. « C’est une situation inacceptable. Mais j’ai atteint la limite de ma compétence. La préfecture a été saisie. Comme c’est un terrain privé, nous ne pouvons pas les expulser. Nous cherchons à identifier le propriétaire. »

La police municipale y passe entre deux et trois fois par jour. « Nous sommes tous otages de cette situation », déplore-t-on à la direction du service Sûreté, prévention et médiation de la Ville.

« On est mieux ici qu’au Monténégro »

Les occupants du terrain de la rue de Cocherel sont des ressortissants du Monténégro.
D’après Stanka Radomir, la mère de famille de 50 ans, cela fait dix mois qu’ils occupent les lieux « avec l’accord du propriétaire. On peut encore y rester deux mois mais après, on doit partir. Mais on ne sait pas où aller », explique-t-elle dans un français approximatif.
Le couple Radovic s’est installé avec ses enfants et petits-enfants. Au total, 11 personnes, dont cinq enfants en bas âge, vivent dans des caravanes au milieu des tas de ferraille et palettes, des réfrigérateurs, cuisinières, micro-ondes, d’une carcasse de voiture… Sans sanitaires, ils font leurs besoins dans le bois.
« Au Monténégro, on vivait dans une baraque. On n’avait pas de travail. C’est mieux de vivre ici. On est dans une caravane. C’est comme une vraie maison », raconte Adzovic Radomir, 59 ans, le chef de famille. « Pour les gitans, c’est difficile de vivre au Monténégro. On ne peut pas travailler, on ne peut pas acheter… » explique Stanka. La famille souhaite rester en France. Une demande d’asile aurait été déposée.
Long-Buisson : un échec
L’agglomération Évreux Portes de Normandie, compétente sur la question des gens du voyage, tente de mettre en place un plan de sécurisation du Long-Buisson. La zone d’activités est très prisée par les communautés nomades – notre édition du mardi 9 janvier 2018.
Nicolas Gavard-Gongallud, le Monsieur Sécurité de la Ville d’Évreux et conseiller communautaire en charge de ce sujet, ne peut que constater que c’est un « échec. Dès qu’un terrain se libère, on le sécurise avec des cailloux, des pierres, des portiques anti-caravanes… comme ce que nous avons réalisé à proximité de l’hôpital de Cambolle. Mais c’est le jeu du chat et de la souris ! Les gens du voyage se déplacent et reviennent. Ils font sauter les cadenas. Tant que l’aire d’accueil n’est pas ouverte, on ne peut pas faire grand-chose d’autre que des contrôles. »
L’agglomération est en effet, pour l’heure, hors la loi en matière d’accueil des gens du voyage puisque le territoire ne dispose d’aucune aire adaptée. Une situation qui devrait rapidement être rectifiée puisqu’un nouvel espace doit ouvrir cet été à Guichainville, à proximité du centre de traitement des ordures ménagères – notre édition du vendredi 17 novembre 2017.
Le terrain, d’une surface de 11 800 m², devrait accueillir 16 caravanes. « Dès que cette aire d’accueil sera ouverte, nous pourrons faire intervenir la force publique dès lors qu’une occupation sauvage sera constatée », souligne Nicolas Gavard-Gongallud.
Catherine ROL

 

Source:: Évreux : la présence de gens du voyage n’est pas du goût des riverains du Val-Fleuri

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