Famille juive séquestrée. Cinq personnes mises en examen en Seine-Saint-Denis
Quatre hommes et une femme arrêtés mardi en Seine-Saint-Denis dans l’enquête sur l’agression et la séquestration d’une famille de confession juive à Livry-Gargan ont été mis en examen et placés en détention provisoire, vendredi.
Quatre hommes et une femme soupçonnés d’avoir participé à l’agression d’une famille juive, séquestrée en septembre, en Seine-Saint-Denis, en raison de sa religion, ont été mis en examen et placés en détention provisoire vendredi 1er décembre.
Ces cinq personnes étaient en garde à vue depuis mardi. trois jeunes, soupçonnés d’être les auteurs de l’agression survenue dans un pavillon de Livry-Gargan, un homme de 50 ans « très connu de la justice », qui serait le commanditaire, et une jeune fille de 19 ans, « complice »présumée, selon une source judiciaire.
Le parquet de Bobigny avait ouvert vendredi une information judiciaire pour vol avec arme, séquestration et extorsion en bande organisée et en raison de la religion des victimes.
Plusieurs heures de calvaire
Le 8 septembre au petit matin, des cambrioleurs avaient pénétré par effraction dans le pavillon du militant associatif Roger Pinto, âgé de 78 ans, où se trouvaient également sa femme et son fils. Ils avaient d’abord séquestré le fils de la famille puis, au petit matin, s’en étaient pris à la mère et au père, qui avait reçu plusieurs coups de pied au thorax et à la tête. La famille avait été ligotée et séquestrée pendant plusieurs heures, jusqu’à ce que la femme parvienne à alerter la police.
Selon les victimes, leurs agresseurs leur auraient lancé: « Vous êtes juifs donc vous avez de l’argent. »
D’après les premiers éléments de l’enquête, l’équipe aurait « repéré » Mme Pinto en raison « des bijoux qu’elle portait ». « Ils auraient ensuite vu dans la maison des objets laissant à penser que la famille était de confession juive », a indiqué la source judiciaire.
Émoi dans la communauté juive et au sommet de l’état
L’affaire avait provoqué un vif émoi dans la communauté juive, où Roger Pinto, président de l’association « de défense du peuple juif et de l’État d’Israël » Siona, a occupé de nombreuses fonctions au sein d’institutions.
Très vite, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb avait dénoncé une « odieuse agression »qui « semble directement liée à la religion des victimes ».
L’enquête, menée par la Sûreté territoriale sous la direction du parquet de Bobigny, a abouti « grâce à un long travail d’exploitation de vidéo-surveillance, de téléphonie et de traces ADN », selon la source judiciaire.