Fillette de 18 mois violée et tuée : colère et incompréhension à Agen
Depuis hier, Agen est sous le choc. Le décès de la petite Joyanae, âgée de 18 mois, est dans tous les esprits. Il est vrai que le drame est particulièrement sordide, la fillette ayant été violée – selon le rapport d’autopsie – et victime de coups mortels. Sa mère et le compagnon de celle-ci ont été présentés à un magistrat dans l’après-midi. Tous les deux ont été mis en examen hier soir (lire l’encadré) et écroués.
Peu d’éléments ont filtré sur les profils des protagonistes, sinon qu’ils sont jeunes (24 et 30 ans), originaires de la Martinique, et qu’ils s’étaient mis en couple depuis un mois seulement. Ils ne travaillaient pas et résidaient dans un appartement du vieil Agen.
L’affaire a débuté dimanche dernier, quand l’enfant a été transportée par sa mère à l’hôpital d’Agen. Admise en urgence, la petite fille est décédée peu de temps après. Une enquête sur la cause du décès a immédiatement été diligentée et les soupçons de maltraitance confirmés dès jeudi. La mère et son compagnon, résidant rue Puits-du-Saumon ont alors été interpellés et placés en garde à vue, vendredi et jusqu’à hier.
L’affaire a suscité un sentiment d’horreur dans le Lot-et-Garonne. Les commentaires allaient bon train sur les réseaux sociaux, illustrant l’incompréhension et la colère du grand public.
Chargée de la protection de l’enfance depuis une trentaine d’années sur Agen, via l’association la Mouette qu’elle préside, Annie Gourgue est elle aussi très touchée. «Nous avons atteint le summum de l’horreur et du dégoût, déclarait-elle hier. Nous avons reçu de nombreux appels téléphoniques depuis la révélation de l’affaire, et je vous annonce d’ores et déjà que la Mouette va se porter partie civile dans ce dossier. Je travaille depuis plus de 30 ans dans le domaine de l’enfance maltraitée mais je n’ai jamais vu cela… Nous avons déjà été saisis par le passé dans des affaires de sévices sexuels sur des tout-petits, mais là, avec ce décès, nous avons atteint un niveau inégalé dans l’horreur. Dès lundi, nous nous porterons partie civile, sauf si un magistrat nous désigne directement en tant qu’administrateur ad hoc pour représenter l’enfant. Mais quoi qu’il en soit, il est de notre devoir de nous impliquer dans ce terrible dossier. »
L’enquête des policiers a permis d’entendre plusieurs voisins du couple. L’une de ces personnes est ensuite venue se confier auprès d’Annie Gourgue, à la sortie du commissariat d’Agen. «Il s’agit d’un père de famille, ajoute la présidente de la Mouette et cette affaire l’a rendu malade. Il travaille pour l’Education nationale, il est donc au service des enfants. Il n’a rien vu, si ce n’est le départ de la voiture du couple dimanche matin (N.D.L.R. : pour l’hôpital). Ils avaient entre eux des relations de voisinage normales, il voyait la petite et la trouvait bien mignonne. L’annonce du décès de l’enfant l’a démoli. Alors il s’est arrêté à la Mouette pour parler. Comme nous tous, il est sidéré.»