En mars dernier, des étudiants du lycée Blaise-Pascal ont réalisé une enquête sur le sentiment d’insécurité à Forbach. L’idée, portée par la municipalité et les services de l’Etat, était « d’aborder un thème sensible avec une approche dégagée de toute interprétation », explique le maire de Forbach, Laurent Kalinowski. D’où l’idée de confier cette mission à ces jeunes qui, dans le cadre de leur formation, sont amenés à réaliser des sondages. De l’approche théorique, ils sont passés à la pratique, en interrogeant plus de 1 000 personnes dans tous les quartiers de Forbach. « Le résultat de leur travail nous donne une image conforme à la réalité », au-delà des images et stéréotypes qui peuvent être véhiculés sur la ville de Forbach. Une image qui est surtout moins négative que ce que l’on pouvait imaginer. « On ne se sent pas moins en sécurité à Forbach qu’ailleurs en France », explique le maire. Pas forcément rassurant… Ce que pointe le maire, ce sont « des résultats contrastés, entre ce que les gens vivent dans leur quartier et la perception qu’ils ont de la ville ». Et notamment du Wiesberg ou du Bruch (lire par ailleurs).
Police renforcée
L’enquête avait aussi pour finalité « de cibler les objectifs à atteindre en matière de lutte contre la délinquance ».
Du côté de la ville de Forbach, on évoque le développement et la professionnalisation de la police municipale. Elle comptait cinq agents en 2008, dix aujourd’hui, « et l’effectif va encore augmenter », annonce le maire. « Nous allons également développer l’îlotage. Nous avons déjà des agents qui se rendent quotidiennement dans les quartiers, de plus en utilisant les transports en commun ». La ville a également recruté trois opérateurs de vidéoprotection, pour surveiller les 70 caméras installées dans la ville.
La sous-préfète, Claude Dulamon, évoque pour sa part l’importance du CISPDR (conseil intercommunal de sécurité, de prévention de la délinquance et de la radicalisation), mais aussi et surtout « la mise en place dès 2019 de la police de sécurité du quotidien », qui passe logiquement « par un renforcement des effectifs », mais aussi, parallèlement, par « un travail pour renforcer le lien entre la police et la population ».
« Participation citoyenne »
Claude Dulamon l’a souligné, « la sécurité n’est pas seulement l’affaire de l’Etat ». Elle souhaite y associer « une participation citoyenne », et est rejointe dans cette réflexion par Laurent Kalinowski. « Le problème de délinquance ne peut pas être seulement réglé par des uniformes ». Il faut associer d’autres types d’actions, notamment dans le domaine du social. Ainsi, via le contrat de ville, une stratégie est montée autour de cinq axes : la jeunesse, les violences intrafamiliales, l’aide aux victimes, la tranquillité publique, la radicalisation. « Le programme, ambitieux, de rénovation urbaine, dans le quartier du Wiesberg, participe également à cet effort », explique Laurent Kalinowski. « Il y a un travail conjoint entre les différents partenaires, mais aussi les forces de l’ordre et le bureau d’architecte pour éviter par exemple que créer des zones de non-droit. »