Alors que les températures estivales font leur apparition, la saison des fêtes votives a déjà commencé et s’apprête rapidement à battre son plein.
Plus de 338 fêtes organisées par les communes et associations du Gard en 2017, ce qui fait au cumulé plus de 1 000 jours de fête. Et chaque année des débordements sont à noter : 49 rixes, 13 blessés et 3 comas éthyliques enregistrés l’année précédente. La préfecture du Gard et l’association des maires du Gard accompagnent les communes pour « valoriser les bonnes pratiques afin que nos fêtes se déroulent en sécurité », souligne Pilar Chaleyssin, présidente de l’association des maires du Gard.
Trois acteurs qui ensemble ont développé une charte. Ce mardi après-midi, trois nouvelles communes ont paraphé le document : Garons, Gallargues-le-Montueux et Congénies. Ce qui porte le total à 63 communes gardoises signataires. « Je touche du bois, pour l’instant nous avons eu à déplorer aucun problème et j’espère que ça va continuer », se rassure Alain Dalmas, maire de Garons. En s’engageant, la commune bénéficie du prêt de matériel de prévention et d’outils de communication. De son côté, elle se doit de participer aux formations et sensibilisations, de nommer un « correspondant aux festivités » et de mettre en place un espace de prévention.
Pas anti-fête mais anti-risque
Pour le secrétaire général de la préfecture, François Lalanne, le mot d’ordre est avant tout l’anticipation : « souvent l’ordre public est débordé parce que l’on croit connaître les jeunes de son village et parfois on est surpris. » Une prudence à avoir également avec les jeunes des autres villages qui parfois viennent en bande pour en découdre au beau milieu de la nuit. Outre la violence, les autres risques concernent l’ivresse qui peut entraîner de la détresse chez certains mineurs. Mais aussi les risques routiers, les rapports sexuels non protégés ou non désirés, et les risques auditifs. « Le maire doit garder son autorité et nous sommes présents pour l’aider à contrôler les événements », poursuit le secrétaire général, qui n’a « aucune intention de restreindre »ces festivités.
Malgré la signature de la charte, chaque commune a libre choix pour sécuriser sa fête et mobiliser les moyens humains qu’elle souhaite. D’après les bilans précédents, la présence des « hommes en bleus », notamment de la Police Municipale, atténue les ardeurs des plus éméchés. D’autres communes font appel à des sociétés privées. De fait, les débordements ont lieu dans des villages où le dispositif de sécurité est sous-dimensionné ou inexistant. « C’est surtout à partir de 2h du matin que les débordements commencent », constate Patrick Bellet, directeur des services de sécurité de la préfecture. Certains comme Caissargues ont fait le choix de mettre un terme à la fête à cet horaire.
Des acteurs et notamment la Gendarmerie qui demande aux élus municipaux d’encadrer fermement la vente d’alcool, souvent la cause principale des débordements des fêtes votives. Prendre un arrêté pour interdire la présence de bouteilles en verre notamment est une solution à la portée des mairies. Mais évidemment les premiers qui peuvent faire des efforts sont les premiers concernés.
Corentin Corger