Souriez ! Vous n’êtes pas filmés. C’est cela le quotidien des Gérômois dans une ville qui conserve la particularité de n’être placée sous aucun système de vidéosurveillance public.

La troisième ville du département, cœur de l’attractivité touristique de la région, entretient sans sourciller cette singularité.

La Perle des Vosges est certes connectée et ne saurait être totalement réfractaire au principe de la vidéo-protection.

Au centre-ville ou au bord du lac, des caméras enregistrent toutefois des aller-et-venues des usagers : c’est évidemment le cas des banques, de certains commerces, d’hôtels ou du casino qui disposent de caméras.

Une délinquance « locale »

Ce sont de tels dispositifs qui ont par exemple permis, en partie, la résolution du vol de coffres-forts commis en février dernier dans des restaurants gérômois. En visionnant les enregistrements, les enquêteurs avaient obtenu des éléments probants permettant d’avancer dans les investigations.

Pour autant, la municipalité n’envisage pas à court terme de franchir le pas. Équiper la ville de Gérardmer de caméras ? Les municipalités successives s’y sont opposées, au nom du principe des libertés individuelles. Du coût aussi, en investissement et en fonctionnement, engendré par l’installation d’un tel dispositif. Ceci dans un contexte de sécurité « contenu ».

Le maire Stessy Speissmann fait l’analyse que le secteur fait l’objet d’une délinquance « locale », permettant d’élucider les délits, et le cas échéant d’apporter une réponse judiciaire. Sans nécessité d’un renfort de caméras, juge le premier magistrat, qui se réjouit par ailleurs de l’excellence collaboration entre la police municipale et la gendarmerie, permettant une surveillance continue de la Ville.

Y compris la nuit, notamment aux abords de la place Albert-Ferry où convergent les sorties de discothèques ? Là encore, la municipalité ne relève que peu d’incidents.

Toutefois, les services de gendarmerie ont plusieurs fois préconisé l’installation de caméras, ne serait-ce que des dispositifs temporaires, le temps de grandes manifestations. Non seulement pour lutter contre la délinquance mais aussi pour répondre à des urgences médicales, par exemple. Une solution à laquelle réfléchit la ville. Mais sur le principe coup par coup uniquement.

Philippe CUNY