Mardi 7 mars, à 6 heures du matin, la tranquillité de Saint-Sylvestre, de Rilhac-Rancon et de Limoges a été quelque peu troublée par la présence d’une centaine d’hommes armés.
Après dix mois d’enquête, d’écoutes téléphoniques et de surveillances, l’heure était venue pour les enquêteurs de l’Office central pour la répression de l’immigration irrégulière (OCRIEST) de passer à l’action.
Leur cible : une fratrie vietnamienne, bien connue sur la place de Limoges, suspectée d’alimenter le marché en cannabis, localement et en région parisienne.
Pour opérer ce vaste coup de filet, ils ont demandé l’appui du RAID et du peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie (PSIG), en co-saisine avec la brigade mobile de recherche et le GIR de Limoges. La police municipale et la direction départementale de la sécurité publique ont également apporté leur soutien. Des chiens spécialisés dans la recherche de stupéfiants ont participé à l’opération.
Dix-sept lieux d’intervention, quinze interpellations
Au final, sur les dix-sept lieux d’intervention – pavillons, appartements et une ferme -, quinze personnes ont été interpellées. Trafiquants et clients présumés sont actuellement en garde à vue pour 96 heures dans des locaux à Limoges.
Les enquêteurs ont saisi 750 grammes d’herbes de cannabis conditionnées, deux armes de poing (un 9mm et un pistolet à grenaille), une carabine, 5.000 euros en liquide et du matériel de production pour la culture de cannabis.
« L’enquête est partie d’une information selon laquelle une communauté basée sur Limoges aurait fait venir des clandestins depuis le Vietnam pour faire de la culture de cannabis indoor, explique le commissaire Stéphane Pidoux de l’Orcriest. Cette information s’est avérée exacte et nous avons mis en place des surveillances et des écoutes téléphoniques ». Ce travail de longue haleine a trouvé son aboutissement mardi matin pour la quinzaine d’enquêteurs qui a travaillé sur l’affaire pendant des mois.
L’enquête est actuellement sous commission rogatoire. Les mis en cause devraient être présentés à un juge d’instruction, à la fin de leur garde à vue.
Coralie Zarb