Hayange Vidéosurveillance renforcée : la mairie assume son choix
Les moyens alloués à la police municipale de Hayange sont en constante augmentation. Parmi l’éventail des outils dont elle dispose, les caméras de vidéosurveillance occupent désormais une place de choix.
Depuis 2016, leur nombre a augmenté de façon exponentielle. La Ville en dénombrait seulement vingt-cinq il y a sept ans. Aujourd’hui, 153 caméras ultramodernes quadrillent le territoire hayangeois. Ce chiffre pourrait encore augmenter ces prochains mois.
Une caméra pour 105 habitants
Lors du dernier conseil municipal, les élus ont manifesté leur volonté d’améliorer le système de vidéosurveillance. « C’est une demande de nos concitoyens, c’était aussi dans notre programme », se justifie Fabien Engelmann.
En conséquence, 9 266 € seront bientôt investis pour l’achat de deux relais émetteurs et pour du matériel informatique. La moitié (4 633 €) sera financée sur fonds propres. Le reste sera déduit de l’enveloppe attribuée à Hayange au titre du fonds de concours de la communauté d’agglomération.
Invité à justifier ce nouvel investissement, Fabien Engelmann élargit le débat : « La police nationale nous demande fréquemment d’extraire les vidéos. Ailleurs, toutes les collectivités s’y mettent et installent des caméras ».
Cela n’empêche : avec 153 caméras pour 16 154 habitants, Hayange affiche un ratio d’une caméra pour 105 habitants. Une proportion qui la place dans la fourchette haute du secteur, loin devant Thionville qui dispose d’une caméra pour 209 habitants.
Inquiétudes de l’opposition
Le sujet fait tiquer l’opposition. Gilles Wobedo regrette « le fléchage de cette somme sur le sécuritaire alors qu’elle pourrait servir à améliorer le cadre de vie, notamment au centre-ville ». Il poursuit : « La vidéosurveillance est un lobby, dont vous êtes les plus fervents ambassadeurs. J’ajouterais que son efficacité est difficilement mesurable. Par exemple, elle n’empêche pas les cambriolages… ».
Rebecca Adam, du groupe Changer d’ère, s’inquiète d’éventuelles dérives : « Je ne suis pas contre la vidéosurveillance. Je suis contre l’abus de leur usage. Le tout sécuritaire ne fonctionne pas ».
Le maire de Hayange justifie cette décision : « La question qu’il faut se poser, c’est quelles sont les priorités ? Refaire les façades au centre-ville, ou améliorer la sécurité ? », questionne-t-il.
Une façon, aussi, de relancer le débat sur la disparition du commissariat de police, en 2015. « Le conserver aurait peut-être permis d’éviter certains drames… », glisse l’intéressé, suscitant l’indignation des élus d’opposition.