Ami-chemin entre Montpellier et Alès, près de la frontière avec le Gard, des baigneurs profitent d’une eau vert turquoise. Pourtant, le lieu fait partie de ces sites dangereux qu’il faut éviter dans le département.
Avec un peu d’imagination, on pourrait comparer ce petit lac caché au nord de l’Hérault avec le coin de sable paradisiaque du film La Plage avec Leonardo Dicaprio. Magnifique mais dangereux. Appelé lac de Pascaye, lac de Matane ou lac de Claret, le lieu n’est pas évident à repérer.
Pour le débusquer, il faut rouler pendant 45 minutes depuis Montpellier direction Saint-Mathieu-de-Tréviers et continuer vers Claret, petite commune à quelques kilomètres de la frontière avec le Gard. Une fois sur place, le trajet se termine sur une petite route étroite et bosselée. Rien n’indique la présence d’un lac. Le passage est même barré par un panneau de sens interdit.
Un faux air de paradis
A première vue, le lieu a tout d’un petit coin de paradis. Eau vert turquoise, chant des cigales à plein volume, zones ombragées, Lola et Jarod sont aux anges. Ces Montpelliérains n’en avaient jamais entendu parler auparavant. « On allait sur un point d’eau à Lauret mais c’était asséché. On a cherché d’autres endroits sur la carte et on a trouvé ce coin magnifique » explique le couple qui fait trempette. Le lac est fréquenté l’été mais reste surtout connu des locaux. « Il y a souvent des jeunes et des familles mais jamais trop de monde » indique un habitué.
Derrière ce beau paysage se cache en fait une retenue d’eau destinée aux vignes alentour. La baignade est interdite depuis 1994 et le maire, André Cot, insiste sur la dangerosité de l’endroit. « On a eu des blessés par le passé et il y a aussi un enjeu sanitaire. L’eau n’est pas renouvelée, elle stagne et peut favoriser le développement de bactéries » explique l’élu. Ajoutez à cela des déchets laissés par les promeneurs, le lieu est désormais interdit aux voitures, sauf riverains, sous risque d’une amende de 90 euros et d’un retrait de quatre points. « Il est interdit de circuler, de stationner et de se baigner » résume la police municipale qui verbalise régulièrement.
Attention à la baignade sauvage
A l’Office de tourisme du Grand Pic Saint-Loup, on « oublie » le lac de Claret. Les touristes sont envoyés sur des sites connus et sécurisés. Le lac n’apparaît pas non plus sur la carte du magazine touristique qui sert de guide aux vacanciers, ni sur le site « Baignades » du ministère de la Santé. Pour garantir la qualité de l’eau, l’ARS, l’Agence régionale de santé, analyse chaque année les points de baignade. En 2016 , 438 sites, dont 111 dans l’Hérault, ont été contrôlés en Occitanie. Contacté, l’organisme indique que trois sites sont interdits en ce début de saison, deux à Lunas et un à Olargues.
En cause, des cyanobactéries, micro algues d’eau douce, qui prolifèrent parfois dans la région. L’ARS souligne qu’elles peuvent être dangereuses pour la santé avec des possibilités d’intoxication humaine ou animale, d’irritations, de conjonctivites, de maux de tête ou encore de vertiges. Reste les sites non contrôlés comme le lac de Claret où la vérification de l’eau serait préalable à toute éventualité d’autorisation de la baignade. Ce qui n’est pas envisagé par le maire. Hormis pour la promenade, le lac de Claret restera donc un de ces petits paradis interdits.