Hôpital Saint-Antoine : les soignants dénoncent un établissement sous-équipé face à la canicule
Dans certains services de cet établissement, la climatisation ne fonctionne pas. Le personnel demande à Agnès Buzyn d’agir rapidement.
La canicule s’apprête à faire son retour à Paris jeudi 2 août. Une vague de chaleur que redoutent les soignants de l’hôpital Saint-Antoine. Dans les couloirs, les ventilateurs brassent de l’air chaud, les brumisateurs n’y font rien, la température a récemment atteint les 37 degrés. Dans leurs blouses, les infirmières en sueur ne supportent plus de travailler dans cette fournaise.
« Vous vous retrouvez dans une pièce de prélèvement avec 35 ou 36 degrés »
« On a eu un patient, rien qu’en l’installant sur le fauteuil, pour démarrer l’intervention, il a commencé à se sentir mal », témoigne une soignante. « On a pas pu l’anesthésier, il a fallu tout de suite lui mettre des poches de glace, mettre le ventilo près de la tête, lever les jambes. Comme on a pas de matériel pour lui faire lever les jambes, il les posait sur le dos des infirmières. »
Des scènes que l’on retrouve à l’étage du dessous. « Vous vous retrouvez dans une pièce de prélèvement avec 35 ou 36 degrés, et impossible d’ouvrir les fenêtres parce qu’elles sont condamnées », ajoute un autre soignant. « Vous prélevez un patient qui est à jeun, avec 17 tubes à prélever. Ça passe mal. »
« C’est de la maltraitance »
Régine Linard, déléguée CGT à Saint-Antoine, alerte depuis des années sur ce dossier. Elle connaît bien la ministre de la santé, Agnès Buzyn : « Madame la ministre, vous avez travaillé à Saint-Antoine, vous savez qu’il fait très chaud. J’aimerais qu’en tant que ministre, vous puissiez remettre le budget nécessaire pour climatiser les hôpitaux en France. Le personnel est malade dans ces conditions, plusieurs infirmières ont fait des malaises. C’est de la maltraitance. »
Interrogée jeudi matin à ce sujet sur France Inter, la ministre a répondu qu’il était « évident qu’avec la modernisation des hôpitaux qui se poursuit », les hôpitaux seraient adaptés « aux épisodes de canicule qui vont être de plus en plus fréquents ».