Il avait reçu une vidéo annonçant l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray
Terrorisme.Un jeune homme avait reçu une vidéo annonçant l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray. Il est convoqué aujourd’hui en correctionnelle.
Un jeune homme de 20 ans est jugé aujourd’hui vendredi à Paris pour « association de malfaiteurs à visée terroriste », accusé notamment d’avoir reçu sur son téléphone la vidéo dans laquelle l’un des auteurs de l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, en juillet 2016, annonçait une « attaque dévastatrice ».
Ce jeune Algérien prénommé Omar, passionné de vidéo et auteur d’une série de sketches à succès sur YouTube, « Mamadou Segpa », comparaîtra détenu devant la 16e chambre correctionnelle. Connu des services de renseignement pour ses velléités de départ en Syrie, il vivait chez sa mère à Mantes-la-Ville (Yvelines) jusqu’à son interpellation. Le 24 juillet 2016, une perquisition administrative avait été menée à leur domicile et, dans son téléphone, les enquêteurs avaient retrouvé une vidéo qu’il venait de recevoir dans laquelle un homme annonçait une « attaque dévastatrice » et prêtait allégeance à l’organisation Etat islamique (EI).
Omar avait été interpellé le lendemain, 25 juillet 2016. Le 26 juillet, alors qu’il était en garde à vue, les jihadistes Abdel Malik Petitjean et Adel Kermiche égorgeaient le père Jacques Hamel dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray. Les enquêteurs avaient alors fait le lien avec la vidéo : l’homme qui s’exprimait face caméra n’était autre qu’Abdel Malik Petitjean. Omar l’avait reçue du propagandiste de l’État islamique Rachid Kassim, avec qui il était en contact régulier sur internet. Le jihadiste, qui lui a selon lui « lavé le cerveau », lui avait demandé de la diffuser « partout » sur les réseaux sociaux. Il lui aurait également commandé de commettre un attentat en France, ce qu’il aurait refusé.
Une fascination des films de l’État islamique
Plusieurs dizaines de vidéos à caractère jihadiste avaient été retrouvées dans le téléphone du jeune homme, selon une source proche du dossier, parmi lesquelles des vidéos incitant à la dissimulation de sa radicalisation. Devant les enquêteurs, ce passionné de montage avait avoué une fascination pour les films produits par l’organisation Etat islamique, des vidéos « bien faites » à la musique « entraînante », « comme du vaudou ».
Il avait projeté de se rendre en Syrie avec l’un de ses amis, afin d’y « travailler dans la vidéo », avait-il assuré, mais ils avaient finalement renoncé. Cet ami, âgé aujourd’hui de 19 ans, se trouve pour sa part sous contrôle judiciaire. Il sera jugé à ses côtés pour ce projet de départ