Il ne reconnaît pas le vol du cyclo : 9 mois de prison ferme
Benoît C, 28 ans, 22 condamnations et 7 ans de prison au compteur pour des affaires de stups, de vols simples et aggravés, de recel, d’escroquerie, de rébellion, d’évasion, a toujours maintenu sa version des faits, hier, lors de sa comparution immédiate devant le tribunal correctionnel d’Albi. Deux jeunes, qui savaient qu’il recherchait un deux-roues pour se rendre sur son lieu de formation à l’Afpa, lui auraient proposé un 50 Derbi. C’était samedi dernier. Il aurait alors versé un acompte de 190 € avant de récupérer le 50 Derbi, garé devant un restaurant, rue de la Temporalité. Lorsqu’il a enfourché le cyclo, un jeune est sorti, puis le patron du resto et des témoins l’ont coursé sur quelques mètres avant l’arrivée de la police. «Là, j’ai compris que je m’étais fait avoir», lance-t-il à la présidente en jurant par tous les saints qu’il ne savait pas que l’antivol avait été cassé et que ce Derbi appartenait à quelqu’un d’autre.
Cette affaire ne sera pas à ranger sur l’étagère des beaux dossiers du parquet et du tribunal. Le problème avec Benoît, c’est son tableau de chasse et surtout qu’il se retrouve en état de récidive légale pour avoir été condamné à Créteil le 23 janvier 2015 pour des faits similaires.
«Je suis une formation de peintre, je vais être papa de jumeaux en novembre, je n’allais pas m’amuser à voler une moto, je me suis fait berner, c’est tout. Je me suis énervé, c’est vrai mais j’avais encore bu», lance-t-il. Il a menacé de mettre le feu au resto et de venir planter le jeune propriétaire du cyclo ! Une attitude inqualifiable pour le procureur, Pascal Suhard, qui ne croit pas du tout à sa version et qui demande 1 an de prison avec mandat de dépôt.
Pour Jérémy Stanton, son avocat commis d’office, rien ne permet, dans ce dossier, d’accréditer la thèse du vol. «L’alcool aidant et par bêtise, il n’a pas réfléchi lorsque les deux jeunes l’ont accosté. Il s’est aperçu trop tard de l’arnaque», explique-t-il en plaidant la relaxe. Le tribunal, qui n’a pas cru à son histoire, l’a condamné à 9 mois de prison ferme assortis d’un mandat de dépôt à l’audience. «Je t’en supplie, hurlait-il à sa compagne, attends-moi, attends-moi…».