Il « taxait » des escort girls, le responsable sécurité de deux lieux branchés de Saint-Tropez écroué pour proxénétisme
L’employé de deux établissements festifs du port de Saint-Tropez est soupçonné d’avoir fait payer un droit d’entrée à des escort girls à qui il demandait aussi une part de leur bénéfice.
Et la prise a été fructueuse:le physionomiste de deux lieux branchés du port de Saint-Tropez qui était dans le viseur des enquêteurs, a été arrêté et écroué.
L’opération bouclée par la brigade de recherches de Saint-Tropez, a abouti à l’arrestation simultanée de cinq autres individus (dont une femme) à leur domicile respectif — Saint-Tropez et Cavalaire pour l’un des protagonistes.
Âgées entre 40 et 60 ans, toutes ces personnes, soupçonnées de proxénétisme aggravé en bande organisée, ont été auditionnées séparément par les enquêteurs, dans des brigades différentes.
DÉNONCÉ PAR LES PROSTITUÉES
Considéré comme la clé de voûte de cette filière tropézienne, le responsable « sécurité » d’un établissement musical et d’un restaurant cabaret, le Quai et l’Opéra: les enquêteurs étaient sur les traces de ce suspect depuis plus de deux ans.
Une longue surveillance pour mettre à nu tous les aspects de cette organisation qui profitait de la présence massive d’escort girl pendant les deux mois d’été.
Ce sont ces mêmes prostituées qui ont mis en lumière les agissements de cet homme. Des prostituées brésiliennes ont déclenché l’enquête. Elles ont été les premières à se plaindre des actes d’extorsion de cet individu qui, par son statut privilégié, gérait l’accès de lieux branchés.
Pour franchir le cordon de l’Opéra fréquenté par une riche clientèle, les filles devaient ainsi s’acquitter d’un droit d’entrée: selon nos informations, la somme de 400 euros était réclamée pour avoir la possibilité d’y « travailler ».
UN BUSINESS, DES PROFITEURS
Une fois introduites et en place, quand ces escort avaient repéré un candidat aisé, elles devaient encore remettre la main à la poche, une part de leurs bénéfices revenant à leur protecteur.
Les cinq autres mis en cause profitaient aussi de cette manne. Tels des maîtres-chanteurs, ils taxaient les prostituées.
Il leur est reproché d’avoir, d’une manière ou d’une autre, pris part au business. En bénéficiant, par exemple, en tant que propriétaire, des revenus de la location d’un logement ou en assurant un transport, le tout à des tarifs majorés afin de se reverser une importante commission.
Faire office de banque ou cohabiter en échange, même partiel, de faveurs sexuelles sont des pratiques qui tombent aussi sous le coup de la loi.
« Le proxénétisme, ce n’est pas uniquement ce qu’on voit dans les films où l’on contraint une fille à se prostituer ou lorsque l’on récupère tout ou partie de ce qu’elle gagne… », explicite clairement l’adjudant-chef Mottrot, co-directeur d’enquête.
LA DIRECTION BLANCHIE
Ces cinq personnes ont toutes été placées sous contrôle judiciaire.
L’une d’entre elles, contrainte à une obligation de soins, s’est vu interdire d’entrer à Saint-Tropez et de sortir du Département du Var.
Les six suspects encourent, dans cette affaire d’ordre criminel, 20 ans de réclusion, avec amende.
La direction de ces deux établissements, elle, propriété de la femme d’affaires Annie Famose, n’a pas été inquiétée.
En complément de leurs auditions, les enquêteurs, ont recueilli les témoignages des prostituées: une quinzaine, essentiellement des femmes brésiliennes, des sénégalaises et camerounaises, d’une dizaine de té- moins, de cinq clients aussi.
De précieuses informations qui ont permis d’épaissir les éléments du dossier.
À l’équipe enquêtrice, s’est greffé un agent des impôts, chargé des amendes, saisies et redressements fiscaux.
Les rumeurs autour de cette affaire ont agité le petit monde de la sécurité à Saint-Tropez.
Une communauté silencieuse qui depuis samedi, prenait ses distances avec ce professionnel arrêté, devenu trop sulfureux