Il terrorise un ado près de Rouen pour le voler : 15 mois de prison

Quand, le 1er octobre 2014, un ado rentre du collège, il ne se doute pas qu’il va faire une expérience terrifiante à La Londe. Il découvre que deux hommes sont dans la maison familiale. « Viens là, assieds-toi », ordonne l’un d’entre eux. Le voleur enferme la tête de la victime dans une serviette et lui demande de l’argent. Les cambrioleurs mettent la main sur quelques bijoux et divers objets avant de repartir. Ce n’est que bien plus tard que l’adolescent a le courage d’enlever la serviette.

L’enquête a permis d’identifier l’un des deux voleurs : Chérif Hossen, 23 ans aujourd’hui, au parcours de délinquant déjà chevronné.

« Votre nom revienttrop souvent »

– « Vous n’avez pas voulu dire le nom de votre complice, remarque le tribunal.

– Ben non, je voulais surtout protéger ma famille.

– Pourquoi ce vol ?

– Pour l’argent, j’ai été payé.

– Le problème, c’est que votre nom revient souvent, trop souvent, dans cette salle », objecte la présidente Mariette Vinas, tout en égrenant un casier judiciaire entamé en 2010, alors que le prévenu n’avait que 16 ans. Vols, vols avec violence, évasion, rébellion, extorsion… L’accumulation est telle que le prévenu dit n’avoir passé que 18 mois en liberté depuis sa majorité et devra effectuer plus de cinq années de prison.

Depuis sa dernière arrestation, toutes les peines prononcées lors d’affaires antérieures ont en effet été mises à exécution. « On le dit souvent : quand ça tombe, ça fait mal. Tant que vous n’allez pas en prison, vous êtes dans un sentiment d’impunité ».

« Quand même, rien que pour des vols, je vais effectuer une détention comparable à celle d’un meurtrier. Pour moi, c’est injuste. Mais vous faites votre travail. Je suis conscient que j’ai un lourd passé judiciaire ». Le prévenu est de plus accusé de crime et passera bientôt en cour d’assises. Sûr qu’il ne va pas retrouver le soleil de sitôt.

Pour ce vol avec violence, commis il y a 3 ans, le prévenu est condamné à 15 mois de prison ferme. Une peine qui se cumule aux autres sanctions. « Vous savez, si les prévenus se comportent bien, le tribunal peut passer une sorte de deal avec eux, proposer une confusion des peines », glisse la présidente Mariette Vinas. Mais ce n’est visiblement pas une option étudiée dans cette affaire.