Ils roulent parfois jusqu’à 108 km/h dans Loudéac
Deux radars pédagogiques sont déplacés chaque mois. Près des écoles, sur les boulevards… La vitesse des automobilistes est calculée puis analysée par la police municipale.
Pourquoi ? Comment ?
Combien de radars pédagogiques y a-t-il à Loudéac ?
Il y en a deux. Un radar solaire, et un autre, sur secteur, placé donc uniquement dans les espaces urbains où il y a des prises. Le radar solaire peut être déplacé n’importe où, selon les sollicitations des riverains, du service urbanisme de la municipalité, des élus ou de ce qui remonte des conseils citoyens.
À quoi servent concrètement les radars pédagogiques ?
Les radars pédagogiques ne flashent pas les conducteurs roulant trop vite. Ils ne font qu’indiquer la vitesse. Cependant, la police municipale fait des statistiques à partir des données enregistrées par les radars. « Ils sont placés sur des lieux où il peut éventuellement y avoir des projets futurs d’aménagement », explique Matthieu Hallot, de la police municipale. « Si nous constatons qu’un grand nombre de véhicules roulent trop vite dans une rue, nous pouvons suggérer, par exemple, de la rendre plus étroite », ajoute Patrice Debois.
C’est donc uniquement préventif ?
Pas seulement. Il y a une continuité dans l’action. Le radar pédagogique informe. « Nous avons ensuite une phase dissuasive, où la police est présente, et visible, ce qui incite les conducteurs à ralentir. Après, nous passons à la phase répressive, avec les jumelles, et nous interpellons les personnes roulant trop vite », informe Patrice Debois.Il arrive également que les policiers se placent avec les jumelles quelques centaines de mètres après le radar pédagogique. « Nous savons que le pédagogique fait ralentir, mais cela nous permet de vérifier qu’il n’y a pas trop d’accélération après. »
Quels résultats sont tirés des radars pédagogiques ?
Jusqu’à mi-février, le radar solaire était boulevard des Priteaux. « Nous avons analysé deux périodes sur cette même route, toujours sur la même tranche horaire », informe Matthieu Hallot. Sur l’une de ces périodes, la vitesse maximale enregistrée est de 103 km/h, pour une route pourtant limitée à 50 km/h. Environ 30 % des véhicules sont en excès de vitesse, « sachant que 85 % d’entre eux roulent entre 0 et 55 km/h, ce qui signifie que 15 % sont au-delà de 55 km/h. »
Ce sont ces 15 % qui sont en infraction car « la vitesse affichée par le radar pédagogique est la même que sur le compteur, il y a ensuite un abattement à la jumelle ». Sur le boulevard des Peupliers, où le radar a également été installé, des vitesses à 108 et 105 km/h ont été enregistrées. « Mais ces conducteurs peuvent aussi être les pompiers, des ambulanciers… », pondère la police municipale.
Quels enseignements en tirer ?
Les statistiques relevées par la police municipale montrent les créneaux horaires où les automobilistes roulent le plus vite. « Il s’agit surtout des heures d’entrée et de sortie du travail, ainsi que des horaires scolaires. Pour ce dernier, le risque est plus grand car cela signifie qu’il y a des piétons dans la rue, notamment des enfants », note Stéphane Jacomont, policier en charge des radars. L’approche des beaux jours favorise également les excès de vitesse. « Ces statistiques nous montrent que nous devons être très présents aux abords des écoles. »