C’est un fait divers comme il s’en déroule à l’autre bout du monde – c’est, du moins, ce que l’on se répète pour se rassurer. Certes, on découvre aussi cela dans les séries télévisées de nos voisins britanniques, mais Londres n’est qu’une annexe de l’Empire, un faubourg des Indes. Pas de ça chez nous !
Et pourtant… Ce 31 mai, deux frères ont été placés en garde à vue, à Nancy, pour avoir torturé leur sœur (moi, j’appelle cela ainsi) en raison de « son comportement indécent » durant le ramadan. Informé auprès du parquet, Le Figaro rapporte : lundi soir, au domicile de leur mère, l’un des frères de la victime « lui aurait reproché une relation amoureuse alors qu’elle n’était pas mariée et de se vêtir de manière indécente ». On peut imaginer qu’en raison de la chaleur étouffante et du temps orageux, l’impudique jeune femme avait osé se mettre en manches courtes, voire bras nus. Mais l’affreuse avait l’âme plus noire encore : elle était amoureuse et « hébergeait un homme ». À 25 ans, quel scandale ! Le mâle frangin, n’écoutant que sa conscience et sa testostérone, s’est donc rendu au domicile de la jeune femme pour mettre un peu d’ordre dans cette chienlit. Et que je te vire l’amant, et que je tabasse ma sœur. Coups au visage et dans les côtes avant de couper les cheveux de la malheureuse avec un couteau et de lui taillader le cuir chevelu.
Mais l’expédition punitive ne s’arrête pas là. Dans le deuxième épisode, c’est le compagnon qui trinque. Resté en bas de l’immeuble d’où il avait appelé les pompiers, il a été lui aussi « roué de coups par l’agresseur et un deuxième frère, arrivé en renfort sur les lieux. Alors qu’il parvenait à s’enfuir, les deux hommes ont tenté de le renverser avec leur voiture et l’ont menacé de mort devant le commissariat de police où il s’était réfugié. »
Les deux grands frères, respectivement âgés de 36 et 33 ans, ont été présentés à la justice pour « acte de torture ou de barbarie, violences volontaires aggravées, tentative de meurtre et menaces de mort réitérées ».
Croyez-vous qu’ils aient exprimé le moindre regret ? Pas du tout. Au contraire. Le gardien en chef de la vertu de sa sœur l’a dit aux policiers : « Elle était au courant qu’il y a des principes culturels et familiaux vis-à-vis du respect de soi-même. Elle avait été prévenue à plusieurs reprises qu’elle ne devait pas se comporter ainsi et encore moins durant le mois du ramadan. »
On ne sait pas ce que sont ni ce que font les deux frères : chômeurs, dealers, employés de banque comme leur sœur ? Mystère. Ont-ils poursuivi une scolarité exemplaire, faisaient-ils partie des 20 % d’illettrés qu’on évacue du primaire vers le collège pour mieux s’en débarrasser ? Mystère, toujours. Ce que l’on sait, en revanche, c’est qu’ils ont une définition bien à eux du respect et de l’honneur.
Le tortionnaire en chef invoque « le respect de soi-même ». Mais comme son nom l’indique, cela concerne… soi-même ! Sa sœur est majeure, dans un pays où chacun est libre et responsable de ses actes. Libre d’aimer, de se promener bras nus, de travailler, d’avoir un compagnon si cela lui chante.
Les médias sont pudiques, ne disent rien de ces deux salauds-là dont la vertu assassine témoigne de l’avancée, chez nous, d’un islam aussi misogyne et rigoriste qu’ignorant. La presse de gauche est muette, tout comme les féministes habituellement si promptes à dénoncer. Craignant moins les faits que la montée prétendue de « l’islamophobie », ces gens-là préfèrent assurément le silence à la dénonciation d’un crime qui, celui-là, est pourtant bien réel !