Previous Story
Imams en France : la politique de l’autruche
Posted On 23 Août 2017
Comment: Off
Par Sophie Coignard,LePoint.fr lun. 21 août 09:28 UTC+2
La mise en cause d’un imam dans l’attentat de Barcelone jette une lumière crue sur l’immobilisme des autorités en France après les attentats de l’été 2016.
C’était il y a un an. En réponse aux attaques meurtrières de Nice et de Saint-Étienne-du-Rouvray, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve annonçait la création d’une Fondation pour l’islam de France et d’une association cultuelle dirigée par des musulmans pour gérer le financement des mosquées et la formation théologique des imams. Officiellement, tout le monde était mobilisé pour reprendre la main sur ce dossier sensible et en finir avec la mainmise des « pays d’origine » – essentiellement le Maroc, l’Algérie et la Turquie – sur la sélection des religieux officiant dans les mosquées de l’Hexagone. Manuel Valls, le prédécesseur de Bernard Cazeneuve, avait ouvert la voie un an plus tôt en ouvrant la première réunion de « l’instance de dialogue avec l’Islam de France ». Et depuis ? Plus rien. La Fondation pour l’islam de France a bien été créée et reconnue d’utilité publique le 5 décembre 2016. Sa présidence a été confiée à Jean-Pierre Chevènement, qui a fait un beau discours quelques jours plus tard. Devant un parterre choisi, il présentait cette nouvelle instance comme « la première pièce d’un dispositif plus vaste [qui] implique la création parallèle par des musulmans français d’une Association cultuelle qui prendra en charge les aspects religieux : construction de mosquées, formation religieuse et rémunération des imams ». Mais quand Bernard Cazeneuve a quitté Matignon, six mois plus tard, le dossier n’avait pas avancé d’un pouce pour cause, entre autres, de rivalités entre les différents courants de l’islam.
C’était il y a un an. En réponse aux attaques meurtrières de Nice et de Saint-Étienne-du-Rouvray, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve annonçait la création d’une Fondation pour l’islam de France et d’une association cultuelle dirigée par des musulmans pour gérer le financement des mosquées et la formation théologique des imams. Officiellement, tout le monde était mobilisé pour reprendre la main sur ce dossier sensible et en finir avec la mainmise des « pays d’origine » – essentiellement le Maroc, l’Algérie et la Turquie – sur la sélection des religieux officiant dans les mosquées de l’Hexagone. Manuel Valls, le prédécesseur de Bernard Cazeneuve, avait ouvert la voie un an plus tôt en ouvrant la première réunion de « l’instance de dialogue avec l’Islam de France ». Et depuis ? Plus rien. La Fondation pour l’islam de France a bien été créée et reconnue d’utilité publique le 5 décembre 2016. Sa présidence a été confiée à Jean-Pierre Chevènement, qui a fait un beau discours quelques jours plus tard. Devant un parterre choisi, il présentait cette nouvelle instance comme « la première pièce d’un dispositif plus vaste [qui] implique la création parallèle par des musulmans français d’une Association cultuelle qui prendra en charge les aspects religieux : construction de mosquées, formation religieuse et rémunération des imams ». Mais quand Bernard Cazeneuve a quitté Matignon, six mois plus tard, le dossier n’avait pas avancé d’un pouce pour cause, entre autres, de rivalités entre les différents courants de l’islam.
L’influence d’imams d’opportunité
Alors que l’enquête, en Espagne, s’oriente vers un imam soupçonné d’avoir (…)