La rue Foch de Hayange est désertée. La circulation est coupée devant l’immeuble ravagé par un incendie et une explosion dans la nuit de vendredi à samedi. Le rideau du snack Orient Express, situé au rez-de-chaussée du bâtiment, est tiré. « Vous savez si on a retrouvé le patron ? », interroge le gérant de la pizzeria voisine.
Le patron du snack, propriétaire de l’immeuble, est en garde à vue depuis mercredi matin. L’homme, âgé d’une trentaine d’années, s’est rendu de lui-même au commissariat de Thionville. Ce père de famille était soupçonné par les enquêteurs. Ce mercredi, il leur aurait confié qu’il était endetté. D’après nos informations, il leur aurait avoué avoir mis le feu à l’appartement inoccupé du premier étage.
L’immeuble tout entier était vide ce week-end. L’incendie et l’explosion n’ont pas fait de blessé. Mais le bâtiment de deux étages menace de s’effondrer. Une patrouille de la police municipale est postée de jour, près des barrières. Une société de sécurité prend le relais la nuit. La démolition de l’immeuble était d’abord privilégiée. « Un deuxième expert n’exclut pas la possibilité de consolider les murs porteurs au lieu de démolir. Nous attendons son compte rendu et nous aviserons. Je ne veux prendre aucun risque », souligne le maire de Hayange, Fabien Engelmann.
La façade du bâtiment sinistré, rue Foch, apparaît légèrement bombée. Les fenêtres ont été soufflées. « Des murs sont tombés à l’arrière », décrit un observateur. « S’il s’agit d’un acte volontaire, d’une escroquerie à l’assurance, le dossier prendra du temps. La Ville devra avancer l’argent pour rouvrir la route », déplore le maire de Hayange. Les patrons du bar et de la pizzeria, restés ouverts de part et d’autre des barrières, espèrent que la circulation sera vite rétablie : « Les gens pensent qu’on est fermés… »