Incivilités, insalubrité : la mairie va chasser les contrevenants

Poubelles, mégots, crottes de chien : la ville dit stop et crée une brigade spéciale. Mission : surveiller, informer, sanctionner. Les PV vont désormais tomber.

Des efforts importants sont réalisés chaque jour par les employés de la ville et de l’agglomération pour nettoyer l’espace urbain. Balayeuses, «moto-crottes», cantonniers équipés de balais, sans oublier la noria de camions poubelles : le travail est incessant pour qu’Agen reste propre.

Mais ces efforts sont gâchés par des incivilités qui polluent au sens premier du terme : «Vous pouvez vous promener en centre-ville, concède un élu agenais, et tout se passe bien jusqu’au moment où vous tombez sur une crotte de chien, et votre promenade est gâchée. Vous vous focalisez dessus, et à partir de là, vous oubliez que toute la rue est propre…».

Ces incivilités, comme les poubelles qui sont déposées sur les trottoirs aux heures indues, alimentent malheureusement le sentiment qu’Agen est une ville sale.

La ville se fâche

Face à ce syndrome de «la crotte qui cache une forêt de propreté», la ville a par le passé fait les gros yeux, menacé les contrevenants d’une guerre sans fin ; on allait voir ce qu’on allait voir. Hélas, moulinets en l’air et coups de menton n’ont guère eu d’effet…

Donc, cette fois, la ville se fâche, et tape du poing sur la table. A partir du 15 juillet, elle sera dotée d’une brigade de la propreté qui patrouillera en ville et mettra des PV. Il ne s’agit pas d’un effet d’annonce. Les trois agents sont déjà recrutés, et ils seront identifiables à leurs uniformes dotés d’une bande verte (les policiers municipaux ont une bande bleue sur leur tenue, et les ASVP une bande rouge). Ces agents ont été recrutés en interne, et deux d’entre eux proviennent du service de la propreté. Ils connaissent donc bien le dossier, et notamment les «points noirs», là où les poubelles sont déposées de manières anarchiques. Ces zones clairement identifiées seront attaquées en premier.

Les patrouilles s’effectueront à pied, et la bridage disposera aussi d’un véhicule. Elles auront pour mission de ramasser les salissures qu’elles constatent, et de faire de la prévention. Ainsi, le samedi après-midi, il y aura toujours des agents sur le boulevard de la République pour informer et expliquer à la population qu’il faut bien jeter un papier d’emballage dans la poubelle… Troisième mission, clairement affichée par la municipalité : la répression.

PV électroniques

Fini de rire : les agents vont désormais verbaliser et dresser des PV pour «non-respect des règles de salubrité». Ils seront donc assermentés, au même titre que les policiers municipaux. Ils seront équipés de boîtiers électroniques pour rédiger les amendes, dont voici quelques exemples de «tarifs» : 50 € pour avoir déposé dans la rue sa poubelle sans respecter les horaires de collecte ; 150 € pour dépôt d’objets encombrants ; 68 € pour le jet d’un mégot dans la rue ; 68 € pour les déjections canines, et toujours 68 € pour le jet d’un papier, d’un chewing-gum ou de tout autre déchet.

Une fois l’infraction constatée, les agents de la brigade de propreté signifieront au contrevenant qu’il écope d’une amende. Ils demanderont une pièce d’identité pour dresser le PV. En cas de refus, la police municipale interviendra.

Joint mardi, Thomas Zamboni (élu municipal en charge de la sécurité et de la propreté) a confirmé ces informations, ajoutant : «En juillet et août, nous allons faire de la prévention. Les agents de cette nouvelle brigade vont expliquer leurs missions. Après, on va sanctionner. On a beaucoup communiqué par le passé, notamment sur les horaires de dépôt des sacs-poubelles. Nous avons distribué des calendriers dans les boîtes aux lettres. Les horaires sont consultables sur nos sites internet. Les comités de quartier ont aussi relayé les informations».

Bref, maintenant, c’est pollueurs = payeurs. A bon entendeur…