« On est en train de les mettre en place, mais elles ne seront pas forcément composées de policiers municipaux. » Apostrophé par un riverain lors de l’assemblée des habitants du quartier Nord-Ouest, Marc-Philippe Daubresse avait lancé cette information, au sujet des patrouilles nocturnes.
« C’est une réforme qui sera mise en place à la fin de l’année, indique le maire. Pour le moment, nous en sommes encore au stade de la réflexion. L’idée est de faire un dispositif avec plusieurs possibilités d’action, mais tout cela se fera après une négociation. » Une négociation pas si simple, puisque le sujet est de demander, notamment, aux policiers municipaux de travailler la nuit.
Ces groupes tournant pour la municipalité, contre l’insécurité, ne seraient pas seulement « du métier ». Certaines patrouilles seraient assurées par des médiateurs, dépendant du service de Prévention de la délinquance, dirigé par le responsable du service jeunesse. Pour le moment, la piste privilégiée, dévoile le maire, serait de « faire tourner » les deux types de patrouilles, séparément. Les policiers se rendraient dans les quartiers les plus « chauds », laissant aux médiateurs le soin de surveiller les coins plus tranquilles.
Y a-t-il le personnel suffisant pour assurer des roulements jour et nuit, de part et d’autre ? Le service de Prévention de la délinquance, qui existe depuis moins de trois ans, est composé d’une équipe de quatre animateurs-médiateurs, chapeutés par un responsable. Ces derniers font déjà des « patrouilles », diurnes, par deux. Ils interviennent après appel de Lambersartois qui se sentent en insécurité, ou en conflit avec leurs voisins. Ils peuvent aussi agir s’ils voient des regroupements leur semblant louches.
Côté municipal, huit agents, dirigés par un chef et un adjoint, et épaulés par deux administratifs, se relaient du lundi au jeudi, de 7 h à 21 h, et vendredi et samedi de 7 h à minuit et demie. Le travail du dimanche est exceptionnel, en cas de braderie importante par exemple. Et, le maire l’avait bien martelé alors qu’il était candidat, pas question d’embaucher un seul policier municipal supplémentaire, « c’est 40 000 € par an ».
Dans l’état actuel de la réflexion, une partie de la sécurité lambersartoise serait donc assurée par des personnes n’ayant aucun pouvoir de police. Rappelons que même les prérogatives de la municipale sont limitées : comme leurs confrères de la nationale, ils peuvent procéder à des interpellations, mais ça s’arrête là. Les gardes à vue, comme les enquêtes, sont l’apanage des policiers nationaux. Quant aux médiateurs, ils n’ont bien sûr que le pouvoir d’appeler le 17 en cas de danger imminent.
À Marcq-en-Barœul, où la police municipale est nombreuse (17 policiers, appuyés par 7 agents de sécurité voie publique, les ASVP) et armée, le travail sécuritaire de nuit « fait partie des réflexions qu’on a », glisse l’adjoint à la Sécurité Alain Chastan. Il faut dire que le projet figurait également dans le programme du maire réélu, UMP également, Bernard Gérard.
PAR PLANA RADENOVIC – PHOTO ARCHIVES LUDOVIC MAILLARD
http://www.lavoixdunord.fr/region/insecurite-a-lambersart-marc-philippe-daubresse-planche-ia22b49742n2221406?xtor=RSS-2