Izards : nouvelles arrestations et les CRS arrivent en renfort
Les menaces des dealers de la place des Faons, aux Izards à Toulouse, ne sont pas restées longtemps sans réponse. La police se mobilise pour densifier les surveillances.
Ces derniers jours, l’immeuble situé au 19 place des Faons, au cœur des Izards à Toulouse, s’est retrouvé à la Une de l’actualité. La faute à un message de menaces affiché par les dealers. Ces derniers ont investi le hall de l’immeuble pour réaliser leur commerce depuis plusieurs semaines. Et ils ont pris soin de prévenir les locataires qu’ils risquaient des représailles en cas de témoignage qui pourraient porter atteinte à leurs affaires…
Pour les policiers, cette adresse n’est pas inconnue puisque les unités de terrains, notamment les équipages de la brigade anticriminalité y réalisent des arrestations régulièrement. La médiatisation n’a pas gêné les dealers puisque ce week-end le commerce tournait à plein. Et mardi, des surveillances ont permis une nouvelle saisie. Les policiers de la brigade anticriminalité ont scruté les clients. Deux d’entre eux ont été arrêtés. Ces quadragénaires venaient acheter de la cocaïne et de l’herbe de cannabis. Cuisinier et fonctionnaire, ils se sont expliqués au commissariat avant d’être libérés.
360 g de cannabis, 10 g de coke et 1 128 €
Quant au vendeur, il s’est échappé quand les policiers en civil ont voulu l’intercepter. Dans sa course, il a laissé tomber une sacoche. À l’intérieur, 360 g d’herbe de cannabis, plus de 10 g de cocaïne et 1 128 € en liquide. Probablement l’argent généré par ce trafic matinal.
«Il n’est pas question de laisser ces individus imposer leur loi. Les opérations de terrain vont être renforcées et se poursuivre, de jour comme de nuit», prévient un commissaire de la sécurité publique. Des patrouilles de CRS vont reprendre le chemin des Izards pour multiplier les contrôles. Des opérations de voie publiques sont également annoncées pour inverser les craintes et montrer que les trafiquants ont tout à craindre de la police contrairement à la population.
Cette idée, le procureur Pierre-Yves Couilleau la défend également. Le patron des poursuites, le répète souvent : les «petits» dealers sont aussi importants que les gros dans l’économie souterraine de la drogue. Les audiences de comparution immédiate, chaque après-midi devant le tribunal correctionnel, confirment que les vendeurs de drogue sont rarement à la fête devant la justice pénale.
Cet été, ceux qui étaient considérés comme les «boss» du trafic de stupéfiants aux Izards ont été lourdement condamnés : 12 ans de prison pour le patron désigné et son lieutenant, qui contestent leur responsabilité. Des peines de 9, 6 et 4 ans pour les autres personnes impliquées. Ce jugement, frappé d’appel depuis, montre que la guerre contre les dealers se joue aussi devant la justice.