«J’ai cru mourir» : après les violences à la fac de droit de Montpellier, une étudiante témoigne
Il y a quelques jours, un commando armé et cagoulé expulsait violemment les étudiants qui occupaient la faculté de droit de Montpellier. Traumatisés, les étudiants sont encore sous le choc de ce déferlement de violence. Malgré tout, la mobilisation universitaire se poursuit.
« Je n’ai jamais vécu une violence aussi extrême, j’ai cru mourir. » Chloé, étudiante à l’université Paul-Valéry de Montpellier, est encore sous le choc. Dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 mars, elle occupait, avec d’autres étudiants grévistes, un amphithéâtre quand un commando d’hommes cagoulés et armés de bâtons a fait irruption pour les faire évacuer. Les vidéos filmées lors de cette expulsion témoignent d’une rare violence. Quelques jours après les faits, pour Chloé, comme pour ses camarades, nombreuses sont « les séquelles psychologiques et physiques », rapporte L’Express. Des « violences extrêmement graves, particulièrement au sein d’une enceinte universitaire », qui ont laissé les étudiants sous le choc.
Des professeurs parmi les agresseurs ?
« On n’a jamais imaginé ce qui allait se passer dans cet amphi », raconte aussi Arthur, un autre étudiant, lors d’une assemblée générale, mardi 27 mars. « On a réveillé des gens qui sont extrêmement puissants et qui ont les moyens d’étouffer l’affaire’, s’inquiète-t-il. Des étudiants présents le soir de l’agression affirment avoir reconnu des professeurs et chargés de TD de la fac de droit, parmi les agresseurs. De plus, certains étudiants assurent que les menaces, insultes et pressions se poursuivent, dans l’ombre, depuis les violences de la semaine dernière.
Le doyen bientôt entendu par la police ?
Le doyen, de la faculté de droit, qui a démissionné après ces violences devrait être entendu par la police. Il avait demandé l’intervention des forces de l’ordre pour déloger les étudiants qui occupaient l’ampithéâtre. Devant le refus de la préfecture, il est soupçonné par les enquêteurs d’avoir fait appel à son propre service d’ordre. « C’est ce qui se passe quand l’Etat démissionne. Il y a des gens qui se prennent en charge et moi je suis assez fier de mes étudiants. Je les approuve totalement », a-t-il déclaré à France 3. Et quand le journaliste lui demande « Jusqu’à la violence ? », le doyen répond : « Ecoutez, il faut ce qu’il faut. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Il fallait absolument évacuer cet amphi, si l’on voulait que l’activité de la faculté puisse reprendre ».