Kheireddine, chauffeur de 32 ans : «J’ai été agressé au volant de mon bus avec un cutter»
Kheireddine, 32 ans, chauffeur de bus pour les Courriers de la Garonne, sous-traitant de Tisséo sur la ligne 110 (Barrière-de-Paris-Ginestous) a été violemment agressé au cutter, lundi 13 novembre dans son bus. Il raconte.
Que s’est-il passé lundi matin dans le bus ?
Je suis arrivé à Ginestous au volant de mon bus vers 6 h 05. J’ai attendu à hauteur du 161 chemin de Fenouillet. Les portes du bus étaient fermées et j’en ai profité pour faire de la paperasse, remplir mes fiches. J’ai vu deux personnes arriver, en casquette et capuche. J’ai ouvert les portes en disant bonjour et les coups sont partis.
C’est-à-dire ?
Lorsque ces deux personnes sont montées, j’ai fermé les portes pour garder la chaleur. J’ai reçu un premier coup, un direct sur la tempe droite. L’auteur du coup m’a pris le téléphone. J’ai crié et j’ai reçu des gifles. En essayant de couvrir mon visage, j’ai reçu un autre coup sur le bras avec un cutter, selon le médecin car moi je n’ai pas pu voir. Ils m’ont dit la montre, la montre !, ils me l’ont volée. Puis, l’un d’eux m’a attrapé par les cheveux, je me suis cogné la tête. J’ai ouvert les portes pour qu’ils partent et les deux individus se sont sauvés.
Vous êtes toujours très choqué ?
(Soupirs) Oui c’est dur… J’ai perdu beaucoup de sang. J’ai eu très peur sur le moment. À cause de cette agression, je ne dors plus la nuit.
Qu’avez-vous ressenti ?
Je ne m’y attendais pas du tout et l’effet de surprise a été terrible. Je me demandais quand cela allait s’arrêter. Je croyais qu’ils allaient revenir. C’est pour cela que je suis parti avec mon bus avec la zone de La Glacière. Je me suis arrêté dans un bar et le gérant a alerté la police. Mes blessures ont été prises en charge par les secours, notamment une plaie saignante au bras.
Vos agresseurs vous ont volé plusieurs objets ?
Ils se sont emparés d’une sacoche avec mes lunettes de soleil, la caisse et une cinquantaine d’euros. Mon téléphone portable a été retrouvé cassé dans le bus.
Comment expliquez-vous cette agression ?
Vendredi dernier, j’ai eu une altercation avec un client vers 9 h 15 à l’arrêt Ginestous, je ne sais pas s’il y a un lien. Cet homme m’avait frappé au thorax car il me faisait des reproches sur mes origines et la religion.
C’est la première fois que vous subissez de telles violences ?
Oui. Je conduis depuis un an. Sur cette ligne il y a un médiateur pour régler d’éventuels conflits mais il prend son service bien après le mien.
Nouveaux horaires
À la suite de cette agression, les Courriers de la Garonne ont décidé de revoir les horaires des prises de fonction des médiateurs. En accord avec l’association ACCPS, les médiateurs prennent désormais leur service dès 5 h 55 sur cette ligne sensible. «De nouveaux horaires ont été mis en place, assure Xavier Tersen, responsable communication aux Courriers de la Garonne. Cette ligne n’a jamais posé de problèmes auparavant».