Kherroubi : la justice sur les lieux du crime
Justice – Quartier Amouroux
Des versions contradictoires, des mis en cause qui nient et un mobile nébuleux : 2 ans après le meurtre de Miloud Kherroubi, 40 ans, ex-chanteur de raï originaire de Mostaganem et abattu d’une balle dans la tête par un commando armé, le 15 juin 2016, la justice tente d’y voir plus clair. Mais hier après-midi, la reconstitution judiciaire, dans le bar «Le Tout va bien», rue Sainte-Marie, quartier Amouroux à Toulouse, n’a pas permis d’établir le rôle de chaque mis en cause ainsi que le mobile. Une reconstitution placée sous très haute surveillance avec des renforts des équipes régionales d’intervention et de sécurité en milieu carcérale (ERIS), armés et déployés à proximité du bar. Des patrouilles de la police municipale ont bloqué les accès à la rue Sainte-Marie entre 13 h 30 et 17 heures. Huit personnes menottées, de 24 à 40 ans, ont été remises en situation à la demande de la juge d’instruction Élodie Billot. Des hommes mis en examen pour «meurtre en bande organisée» et actuellement écroués. Le 15 juin 2016, peu avant 1 heure du matin, deux véhicules s’immobilisent devant le bar. Des individus armés et encagoulés font irruption dans ce commerce de quartier et foncent vers Miloud Kherroubi alors attablé. Il est exécuté d’une balle de 9 mm en pleine tête. L’enquête du SRPJ de Toulouse permet d’interpeller 8 suspects, dont des clandestins, vendeurs de cigarettes de contrebande à Arnaud-Bernard. «Ces individus étaient plus à l’aise arme à la main que pour s’attribuer des rôles», ironise Me Alexandre Martin qui défend avec Me Franck la famille de la victime. «Personne ne se désigne comme étant le tireur», constate Me Alice Patoureaux pour la défense d’un mis en cause. Un procès devant les assises pourrait se tenir courant 2019.