La banalisation du GHB pour faire la fête alarme autant les boîtes de nuit que la police
La préfecture de police de Paris tout autant que le milieu de la nuit parisienne veulent alerter d’urgence sur l’usage en forte hausse chez les jeunes fêtards d’une drogue de synthèse, la GBL, responsable depuis fin 2017 de plusieurs comas dont un mortel récemment.
Publié le 17/04/2018 à 18:41 Mis à jour le 17/04/2018 à 19:03
« C’est un phénomène qui est en train de s’étendre« , alerte le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, lors d’une réunion organisée avec les professionnels de la nuit, les autorités de santé et les services de police.
Un mort en mars
Le 10 mars, au « Petit Bain », un établissement du 13e arrondissement, la soirée a viré au drame lorsque deux jeunes sont tombés dans le coma après avoir ingéré des liquides dans des bouteilles ne leur appartenant pas. Après plusieurs semaines d’hospitalisation, l’un d’eux est récemment décédé.
Six établissements abritant des trafics de stupéfiants ont fait l’objet depuis le début de l’année d’une fermeture administrative, soit le même total que sur l’ensemble de l’année 2017. Trois autres procédures sont en cours. La police a raffermi son action en la matière.
Les professionnels appellent à l’aide
Face à la recrudescence des incidents dramatiques mais aussi de ces fermetures, les professionnels de la nuit réunis dans le Collectif Action Nuit ont demandé « de l’aide » aux pouvoirs publics « face à une situation que nous ne pouvons gérer seuls » précisent-ils.
Le préfet, qui a salué là l’esprit de responsabilité des gérants de boîtes de nuit, s’est engagé, à explorer les pistes juridiques destinées à « limiter la vente de ces produits ou leur accès facile, notamment par internet« .
Il souhaite également, d’ici l’été, bâtir un « plan d’action partenariale » avec les professionnels, demandeurs « de formation, de sensibilisation et de bonnes pratiques », et plus largement sensibiliser le grand public aux dangers de la GBL.
Le préfet a relevé que les comas causés par le GBL ne se limitent plus aux seuls lieux festifs mais débordent aussi dans la sphère privée. Un rythme de 50 à 100 comas par an » à l’échelle des hôpitaux de Paris, indique Michel Delpuech, « c’est une évolution inquiétante, il y a deux ou trois ans, c’était 10″.