La brigade canine d’Évreux, nouvelle force de frappe de la police municipale
Il aura fallu presque quatre ans et un nouveau chef à la tête de la police municipale (PM) d’Évreuxpour que la brigade canine promise par Guy Lefrand lors de la campagne électorale de 2014 voit véritablement le jour.
Si elle est encore en phase de rodage, la brigade cynophile est, depuis trois mois, « une unité à part entière » se réjouit Luc Bélier, le nouveau patron de la PM. Policier municipal depuis trente ans, Luc Bélier est aussi un fervent défenseur de la cause canine en police municipale. « La canine, c’est hyper important. Il en faut une. Mais pas question pour mes hommes de jouer les gardes-barrières », avertit-il.
Situations à risques
Un discours qui a de quoi rassurer les trois maîtres de chien recrutés. Un quatrième est en cours de formation. Il sera opérationnel en novembre. Certains envisageaient sérieusement, encore récemment, d’aller voir ailleurs faute d’être utilisés à la hauteur de leurs compétences. Jusqu’à présent, ils étaient affectés aux brigades traditionnelles. Les administrés avaient pu les voir aux abords de manifestations populaires à faire le guet aux entrées de rues pendant que le chien attendait dans la voiture. « Je leur ai garanti que ces missions étaient terminées, affirme Luc Bélier. Je veux une police municipale digne de ce nom. Nous ne sommes pas une police de voie publique. »
La brigade canine est désormais une brigade d’intervention « qui assiste nos patrouilles ou la police nationale, décrit le patron de la municipale. Les équipes cynophiles sont souvent des primo-intervenants sur des situations à risques comme des rixes sur la voie publique. Les agents interviennent aussi sur des cas d’ivresse, de conduite sous l’empire d’un état alcoolique, conduite sans permis, sans assurance, stupéfiants… J’essaie au maximum de les mettre en patrouille pédestre pour la fermeture des commerces ou le long de l’Iton où il y a souvent des regroupements. »
L’intérêt de la canine est d’avoir un effet dissuasif. Mais parfois, les chiens sont appelés à agir. « Ce sont des chiens de défense. Ils sont muselés et peuvent frapper. » Le premier-maître de chien à avoir été recruté a, par exemple, fait usage de son chien lors d’une bagarre dans le quartier de Navarre il n’y a pas très longtemps. « Ils peuvent tout faire[recherche de personne, de stupéfiants, mordant, Ndlr], précise l’adjoint au chef de brigade, ancien militaire à la base aérienne d’Évreux*. De plus en plus, on constate une diversification du travail soumise à autorisation de la mairie et du préfet et sur réquisition d’un officier de police judiciaire. Notre rôle n’est pas d’empiéter sur les missions de la police nationale. »
La brigade canine se compose de quatre chiens : deux bergers belges malinois, un berger allemand et un croisé berger allemand/beauceron. Ils sont la propriété de leur maître et rentrent chez eux une fois le service terminé. La brigade canine compte quatre personnels : deux anciens maîtres de chien de la base aérienne 105, un ancien de la sécurité privée et un ancien gendarme. Ils bénéficient de créneaux d’entraînement hebdomadaires afin de travailler plusieurs paramètres comme l’obéissance, la frappe et le mordant.
* Il nous a été demandé de ne pas mentionner l’identité des agents municipaux.