La Ferté-sous-Jouarre. Condamné pour avoir maltraité sa femme
Le tribunal de Meaux a condamné un habitant de La Ferté-sous-Jouarre à une peine de prison avec sursis pour avoir fait subir un calvaire à sa compagne durant plusieurs mois. La victime avait retiré sa plainte et est ressortie du tribunal… avec le mis en cause.
C’est en février 2016 que Françoise* franchit la porte de la police municipale de La Ferté-sous-Jouarre. Elle veut déposer une main courante pour signaler des violences physiques et verbales de son compagnon. La nature des faits relatés a conduit au transfert du dossier à la police nationale et à l’engagement de poursuites par le parquet.
Bien qu’échaudée par une précédente expérience sentimentale désastreuse, Françoise se sentait prête à recommencer une nouvelle histoire. En rencontrant Jean-Pierre, elle pensait avoir trouvé l’homme idéal. Rapidement, elle l’invite même à venir partager son logement dans la rue de la Gare. Mais elle déchante aussi vite et retrouve les affres de sa précédente union. En effet, Jean-Pierre se révèle jaloux, possessif, autoritaire et colérique. Françoise ne peut plus sortir à sa convenance, ni rencontrer ou convier ses amies. À chaque dispute, son compagnon use de menaces de suicide pour avoir le dernier mot.
Effrayée, elle se réfugie à l’hôtel
Mais un soir, alors qu’elle lui reproche de vouloir se coucher avec des habits sales, la violence de la réaction de Jean-Pierre l’effraie. S’estimant être « en danger », elle se réfugie dans un hôtel. Le lendemain, après avoir raconté ces faits aux policiers municipaux, elle revient chez elle accompagnée de deux agents. Elle souhaite réintégrer mais aussi récupérer son appartement. En entendant cela et faisant fi de la présence policière, Jean-Pierre se précipite sur Françoise et l’a saisie vivement par le bras. Deux jours plus tard, elle adressait successivement deux courriers au tribunal pour retirer sa plainte.
Depuis le début de l’affaire, Jean-Pierre ne paraît pas conscient de son état et du calvaire subi par sa compagne depuis de nombreux mois. Il fait preuve de désinvolture quand le parquet lui propose comme alternative pénale un stage de sensibilisation aux violences conjugales, auquel il ne se présente pas sous prétexte qu’il « n’en voit pas l’intérêt ». Au point que le procureur de la République, Elsa Valentini, se soit senti obligée de l’interpeller et se dise « inquiète en voyant l’attitude désinvolte du prévenu à la barre » et en l’absence de « remise en question de sa part ».
Jean-Pierre a été condamné à cinq mois de prison avec sursis – mise à l’épreuve pendant 24 mois, assorti d’une obligation de soins psychologiques. Le couple est reparti du tribunal comme si de rien n’était…
*Les prénoms ont été modifiés
Source:: La Ferté-sous-Jouarre. Condamné pour avoir maltraité sa femme