L’année 2017 a été active à la fourrière qui a reçu 235 voitures enlevées à Aurillac et Arpajon-sur-Cère, les deux villes ayant passé une convention pour ce service. « On a battu des records ! Aupravant, c’était une centaine de voitures en moyenne », calcule Estelle Lacoste, directrice adjointe du centre technique municipal qui abrite la fourrière dont elle est responsable administrative. Le théâtre de rue, mais surtout les foires, ont été les gros pourvoyeurs (*). « Ce sont souvent des locaux qui sont concernés », constate Laurent Carrière, régisseur principal de la structure de gardiennage.
Les infractions qui motivent la mise en fourrière sont « le stationnement gênant, dangereux ou abusif : c’est-à-dire se garer plus de sept jours sur un même emplacement, autrement dit, les voitures ventouses ou les épaves », détaille Alain Coudon, conseiller délégué à la proximité et au cadre de vie à la Ville d’Aurillac.
Sept jours sur sept…
Seules la police municipale et la police nationale, après avoir constaté l’infraction, peuvent demander l’enlèvement. « Nous, nous sommes en bout de chaîne », rappelle la responsable administrative du dépôt automobile d’une capacité de 45 places « qui n’a aucune obligation de résultat ». Contacté par l’une des polices, le garage Gold Auto, prestataire de service habilité, vient alors chercher le véhicule pour le transporter à la fourrière (qui accueille aussi des automobiles et deux-roues immobilisés dans le cadre de réquisitions judiciaires). « Il nous faut tout un panel de documents, car toute une procédure de suivi se met en place une fois que le véhicule entre ici », indique Estelle Lacoste. « On adresse une notification au propriétaire, sous 48 heures, avec accusé de réception, pour l’informer qu’il a trente jours pour le récupérer. Mais souvent, les gens viennent dans la foulée. La notification n’a pas le temps de partir ». L’an dernier, deux-tiers des véhicules ont été restitués.
Pour retrouver son bien, le propriétaire doit passer au commissariat pour obtenir une mainlevée sans laquelle le véhicule ne peut lui être rendu. « Il arrive que des gens viennent jusqu’ici à pied, mais sans ce document. Ils doivent repartir le chercher au commissariat et revenir à pied… », observe le régisseur principal du dépôt automobile, qui assure un service sept jours sur sept et 24 heures sur 24. Pour cela, Laurent Carrière et ses deux collègues sont soumis à des astreintes à tour de rôle. « En dehors des heures d’ouverture du centre technique, ils peuvent être appelés à n’importe quelle heure », confirme Alain Coudon. « L’agent d’astreinte doit alors intervenir dans les vingt minutes. Lors des foires, par exemple, les véhicules sont enlevés les uns après les autres, donc il faut être présent ici », poursuit Estelle Lacoste.
Inversement, le propriétaire, s’il a les documents nécessaires, peut récupérer sa voiture de jour comme de nuit. « Il y en a qui râlent. Beaucoup ne connaissent pas les règles, ou sont de mauvaise foi. Il nous arrive de gérer des situations ubuesques. Mais les gens sont sympas en général. Ils prennent cela avec philosophie », sourit Laurent Carrière, d’un calme à presque toute épreuve !
(*) « Malgré les arrêtés interdisant le stationnement lors des jours de foire, il y a toujours des voitures qui restent. Avant, on les déplaçait. Mais on n’était pas dans les clous. Donc depuis l’an dernier, on les emmène en fourrière », précise Alain Coudon.
Chemcha Rabhi