Fermée en novembre 2016, la mosquée de Stains a dépêché le secrétaire de l’Union des associations musulmanes du 93 (UAM93), M’hammed Henniche, afin de négocier sa réouverture place Beauvau. Ce n’était pas gagné, étant donné que de nombreux djihadistes de l’État islamique s’y retrouvaient, et que l’imam, se faisant appeler « cheikh Abou Abdillah », au look de salafiste les cheveux longs et lissés, est un jeune homme né en 1986 qui avait été repéré pour ses prêches jugés extrémistes. Aussi, dans un documentaire diffusé à l’été 2016 sur Canal+, on avait vu devant l’édifice plusieurs jeunes fanfaronnant sur des projets d’attentat, l’un évoquant d’abattre un avion en référence à un aéronef qui passait au-dessus de sa tête.
L’opération mains propres a consisté à virer Abou Abdillah, ancien responsable de l’ONG Baraka City qui opérait en Syrie, et dont le directeur refusait de condamner l’État islamique sur Canal+.
Le président de la mosquée, Salih Farhoud, égyptien, était revenu brièvement au pays à la faveur de la prise de pouvoir des Frères musulmans. En 2014, un journaliste de la chaîne égyptienne Al-Hayat avait dû interrompre Salih Farhoud alors qu’il tenait des propos antichrétiens. Il était alors invité à commenter le changement de régime en Égypte. « Nous sommes très heureux. Nous espérons que tous les responsables de l’ancien régime [de Moubarak] qui ont fui l’Égypte seront arrêtés, tout comme Boutros-Ghali a été arrêté aujourd’hui. J’ai toujours dit qu’il est inconcevable qu’un ministre… Un chrétien ne peut être affecté au Trésor. Ce portefeuille doit être détenu par un musulman. »
Le secrétaire de l’UAM93, qui a obtenu la réouverture de la mosquée, a récemment fait un grand nettoyage sur le site Internet de cette fédération de mosquées. Le principal rédacteur, Youssouf Leclerc, n’y allait pas de main morte pour fustiger la loi interdisant la burqa, en intitulant un article « Le Jihâd du niqab », avec une lecture toute personnelle de l’application de la loi : « Le port du niqab en France est l’objet d’une guerre sans merci entre les forces républicaines et celles des musulmans. » Malheureusement pour cette fédération de mosquées qui chapeaute celle de Stains, les archives du Net permettent de lire leurs écrits de combat. On lit aussi que : « Ultime provocation, on exige des Musulmans d’opter sans réserve pour les lois (humaines) de la République et de renoncer aux Lois de Dieu, sous peine de sanctions (…) les grands muftis de la République laïque pourront toujours aboyer cela n’empêchera pas la caravane islamique de continuer son chemin jusqu’à sa destination finale. »
Une deuxième mosquée radicale !
Le 4 février 2017, les responsables de l’ Islamic Forum France (IFF), branche française de l’organisation islamiste Jamaat-e-Islami Bangladesh (JIB), ont organisé une réunion d’information dans les locaux du Centre cultuel islamique bangladais-Île-de-France (CCIBF) à Stains (Seine-Saint-Denis), afin de présenter le projet d’extension de leur mosquée. Il faut savoir que le Jamaat-e-Islami défend les Frères musulmans, dont ils demandent la libération des responsables emprisonnés en Égypte. Ses dirigeants se félicitèrent de l’acquisition récente d’un local jouxtant le CCIBF, ce qui leur permettra d’atteindre une superficie totale de 600 m2. Ils contrôlent plusieurs commerces leur permettant de trouver les fonds nécessaires et ont le soutien de la mairie communiste. Effectivement, lors de la réunion étaient présents Marie-George Buffet, le maire (également PCF) de Stains, M. Azzédine Taïbi, ainsi que M. M’Hammed Henniche, de l’UAM 93, qui est décidément partout. Mais Salih Mohamed Attia assistait aussi à la réunion, ce qui montre la solidarité des musulmans à Stains.