Depuis son élection il y a deux mois, le nouveau maire LR de Vichy, Frédéric Aguilera, a rencontré les services sociaux et les policiers nationaux et municipaux, afin de dresser un état des lieux et d’établir un plan de bataille pour lutter contre l’insécurité et l’incivilité. Il l’a présenté, hier soir, aux élus.
Prévention. Dans ce domaine, « on manque de moyens humains avec à peine plus de deux postes d’éducateurs actuellement », a déploré le maire, avant d’annoncer la création d’un temps plein supplémentaire à partir de janvier. « Cet éducateur sera notamment affecté au centre-ville ».
Protection. La vidéosurveillance va être renforcée à Vichy, à partir du mois de janvier : « Trente-neuf caméras seront ajoutées au dispositif actuel (lire ci-contre) , afin de sécuriser des zones où elles ne sont pas encore déployées. Et les équipements vieillissants seront progressivement remplacés. Aujourd’hui, l’utilité de la vidéoprotection n’a plus besoin d’être démontrée, et les images sont utiles non seulement dans les enquêtes, mais aussi pour adapter l’intervention et la répression. »
Répression. « L’évolution des missions de la police municipale entraîne de plus en plus les agents dans des situations à risque », estime le maire. Après avoir été formée, la police municipale sera armée de pistolets à impulsion électrique et de lanceurs de balles de défense, en plus des matraques télescopiques, tonfas, bombes lacrymogènes et chiens d’attaque et de défense. « Les policiers municipaux sont souvent les premiers à intervenir, ils ont besoin d’équipements appropriés », a insisté Frédéric Aguilera.
Si l’opposition frontiste a salué l’initiative et voté « pour », le groupe de gauche s’est abstenu après avoir relevé « la qualité de la démarche sur un sujet décisif », mais émis de fortes réserves sur les moyens déployés.
François Skvor (EELV) s’est ému de voir « la police municipale devenir une police nationale bis. En ce qui concerne la prévention, un vrai débat sur la mixité scolaire et sociale s’impose. On a besoin d’une stratégie de fond, et là, vous réagissez dans l’urgence », a reproché l’élu au maire, fustigeant au passage « le retrait de l’État. Le contexte insécuritaire dans lequel nous baignons nationalement et globalement, facilite le transfert progressif, non délibéré et faiblement compensé d’une compétence d’État aux communes ».
Sur la vidéosurveillance, l’élu n’a relevé que des « défauts », et sur l’armement des policiers municipaux, il a dégainé : « Entre armement et non armement, vous n’avez pas choisi, et vous prenez le risque d’une fuite en avant. Les matériels achetés risquent certes de rassurer nos agents, mais aussi de les placer dans des postures périlleuses qui vont peu à peu infléchir la nature de leur mission, sans assurance d’un effet dissuasif renforcé ».
Elsa Charnay