La «nourrice» qui dealait est en prison
C’est le hasard des choses qui a conduit la brigade anticriminalité à assister à un deal de drogue dans le quartier Papus, à Toulouse, jeudi soir. L’homme de 24 ans, déjà condamné pour détention de stupéfiants, a immédiatement déclaré être nourrice, c’est-à-dire garder de la drogue pour le compte d’un autre. Lors de la perquisition, au domicile de sa mère chez qui il est hébergé, a été trouvé «l’attirail du revendeur» explique le président du tribunal Didier Suc.
Au total, plus de 2,5 kg d’herbe de cannabis, une balance de précision, 1 000 sachets de conditionnement, près de 800 €, mais également une arme de poing approvisionnée et 70 munitions. Hier à l’audience de comparution immédiate le prévenu confirme : «Je garde la drogue et la conditionne depuis 2 mois. Je ne vends pas d’habitude. Ce soir-là, j’ai remplacé quelqu’un. L’argent n’est pas à moi, tout comme l’arme et les munitions.»
Le procureur Alain Grellet fait les comptes : «2,5 kg d’herbe pour une valeur marchande de 30 000 €, une arme, des munitions… vous n’êtes pas une nourrice mais un vendeur». Il requiert 2 ans de prison dont 1 an sursis mise à l’épreuve avec obligation de soins, de travailler ou suivre une formation et son maintien en détention. En défense, Me Téta Agbe insiste sur la fragilité de son client. «À 15 ans, il a fait une tentative de suicide. Aujourd’hui il continue à se mutiler. Il est malade et faible, c’est pour ça qu’on l’a choisi comme nourrice…»
Le tribunal a condamné le prévenu à 2 ans de prison dont 1 an sursis mise à l’épreuve pendant 2 ans avec obligation de travailler ou de suivre une formation, obligation de soins, interdiction de détenir une arme pendant 5 ans, confiscation des sommes saisies et maintien en détention.