La police municipale en renfort le week-end en sortie de boîte
Les sorties de discothèques en septembre ont été marquées par deux faits particulièrement importants : un coup de couteau, dans la nuit du 23 au 24 au Pont-Rouge et une bagarre violente qui a laissé un mineur au sol, mâchoire cassée, au Gravier, le 10 septembre dernier.
Les statistiques montrent que le mois de septembre avait été particulièrement calme, avec une baisse des agressions de 47 % par rapport au mois de septembre 2016. Une baisse déjà visible en juillet et août, tandis que sur l’ensemble de l’année, les chiffres sont stables : « Il n’y a pas de tendance statistique à la hausse », indique le commissaire Alexandre Desporte, directeur départemental de la sécurité publique.
Ce que ces statistiques ne comptent pas, ce sont les « bagarres de fin de bal », dans un contexte alcoolisé, qui se terminent le lendemain matin avec un bon mal de crâne et une escalope sur la joue, parfois avec un passage aux urgences, mais plus rarement avec un dépôt de plainte et une procédure.
À ces faits, la nuit aurillacoise ajoute donc, parfois, des bagarres plus graves, comme en septembre, ou en février dernier. « C’est par phase, observe le préfet du Cantal, Isabelle Sima. Ce sont des phénomènes sporadiques, il y a quelques phénomènes de violence, mais pas tous les week-ends, pas en bande organisée. Il faut relativiser la nature des difficultés, mais ce sont des phénomènes que nous ne pouvons pas ignorer. »
Un équipage non armé mais avec un taser
Les faits se concentrent dans le secteur des boîtes de nuit : Pont-Rouge, Gravier, cours Monthyon, place Gerbert et ensuite vers l’hyper-centre, de quatre heures à six heures du matin. La brigade de nuit de la police patrouille, à plusieurs équipages, dans cette zone de minuit à six heures du matin.
Pour le commissaire Alexandre Desporte, les effectifs sont suffisants, d’autant que, depuis le festival du théâtre de rue, certaines caméras sont visibles depuis le commissariat. Un agent peut voir, en direct, une situation évoluer, « détecter une situation qui pourrait potentiellement dégénérer » et envoyer un équipage sur place pour « la tuer dans l’œuf », précise le commissaire. Pour le moment, tous les angles de vue ne sont pas disponibles, et la définition est encore limitée, mais c’est une piste de travail que la police va explorer dans les mois à venir.
La Ville a décidé de prendre sa part dans cette lutte contre les violences en sortie de discothèque. Après avoir expérimenté la présence de policiers municipaux en renfort, le maire (PS) Pierre Mathonier entend l’officialiser. « Un équipage de deux personnes sera présent de minuit à sept heures, le week-end, par période. » Équipés d’un taser (un pistolet à impulsion électrique), les policiers municipaux pourront intervenir au côté de la brigade de nuit. Par ce choix, le maire souhaite « assurer une présence permanente et apaiser le centre-ville. »
Pierre Chambaud et Malik Kebour