Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a répondu à la lettre solennelle de Randall Schwerdorffer, l’avocat de la famille Varlet et désormais de l’ex-compagne de Didier Grosjean. La crainte était l’enlisement de l’affaire à l’occasion du changement de gouvernement et donc de ministre. Or, il semble n’en être rien. À son tour, et comme l’avait fait Bruno Le Roux, son prédécesseur, Gérard Collomb saisit les directeurs généraux de la police et de la gendarmerie pour qu’une enquête interne soit effectuée.
« Une très bonne nouvelle », insiste l’avocat. « Il n’est pas pensable qu’une impunité puisse exister dans notre état de droit. Nous avons affaire à un policier qui a très largement dysfonctionné pour protéger son ami et un gendarme qui était manifestement en conflit d’intérêts. Comment peut-on mener une enquête alors qu’on est ami avec le mis en cause ? C’est bien ce gendarme qui n’a pas procédé à la perquisition ordonnée par le procureur de Besançon et qui a menti en assurant au parquet que l’ex-amie de Didier Grosjean retirait toutes ses plaintes alors qu’elle n’en retirait qu’une sur quatre. »
Non, définitivement, l’affaire Aurélia Varlet n’était pas un crime passionnel comme les autres. Mais bien la dérive pathologique d’un cerveau malade de jalousie et de possessivité, « couvert » par quelques amitiés actives au sein de la police et de la gendarmerie. Jusqu’au drame : l’assassinat d’Aurélia, une jeune femme de 32 ans.
Déjà, le ministère de la Justice a reconnu un dysfonctionnement de ses services. Il reste maintenant aux personnes directement citées dans la lettre adressée au ministre de l’Intérieur à éventuellement rendre des comptes et se défendre des accusations qui sont proférées à leur encontre.
Le témoignage de l’ex-amie de Didier Grosjean est éclairant sur la façon dont celui-ci a été protégé. Comment quatre plaintes, notamment pour enlèvement et tentative de meurtre, ont-elles pu être étouffées ? Il est probable qu’une enquête de l’IGPN (Inspection générale de la police nationale) et de l’IGGN pour la gendarmerie puissent donner les réponses à cette question que ne cesse de poser toute une famille du Haut-Doubs depuis le 15 août 2013.