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La tour Léon-Blum sous pression

Depuis des mois, des dealers ont investi la tour Léon-Blum, une situation qui n'est pas nouvelle mais qui lasse les résidants de l'immeuble./ Photo Morad Cherchari
Depuis des mois, des dealers ont investi la tour Léon-Blum, une situation qui n’est pas nouvelle mais qui lasse les résidants de l’immeuble./ Photo Morad Cherchari

Depuis plusieurs mois, des trafiquants ont élu domicile dans les couloirs de la tour Léon-Blum. Une situation alarmante qui pousse le Syndicat des copropriétaires à la protestation.

Déjà liée à plusieurs problèmes d’insécurité, la tour Léon-Blum est, depuis plusieurs mois, au cœur des inquiétudes des propriétaires et des locataires de la résidence.

Hier matin, le Syndicat des copropriétaires ainsi que Patrick Gontero, le représentant de l’agence Foncia, le représentant du quartier, des agents de la police municipale et plusieurs commerçants se sont réunis pour mettre le sujet sur le tapis. «Ça fait des mois que la tour est squattée par des trafiquants, raconte Jacques Claveyrolas, président du syndic. Ils font leurs affaires aux yeux de tous, de jour comme de nuit, et gardent l’accès à la résidence. Ils sont là constamment.»

Le trafic n’est pas inconnu des habitants de la résidence, mais cette fois, il ne s’agit pas de cannabis d’après le président du syndic, le niveau est monté d’un cran. «Ce sont des drogues dures qui circulent. Il y a de la cocaïne, de l’héroïne, même du crack… Et imaginez dans un immeuble de cette taille, des cachettes, il y en a.» Gaines, compteurs d’électricité, ancien vide-ordures… «Ils peuvent mettre leurs marchandises partout.» Outre l’aspect illégal de ce commerce de l’ombre, ce sont les conditions de vie des résidants qui en découlent qui inquiètent le syndicat.

Dissuasion et intimidation

Du haut de ses 16 étages, la tour qui domine le boulevard du Docteur-Messines héberge principalement des personnes âgées, un public qui ne peut décemment pas faire face aux indésirables. Bref, un lieu béni pour le trafic qui s’y profile. «Ils se sont répartis dans les escaliers et il y a des guetteurs dans les couloirs. À l’entrée de la tour, il y a deux pit-bulls et deux personnes aux carrures plutôt imposantes.»

De l’intimidation, des bousculades, des regards qui en disent long… Autant de comportements qui mettent les locataires sous pression. «Quand les résidants veulent entrer ou sortir de l’immeuble, il y a toujours des guetteurs quelque part». Et pour les visiteurs, c’est l’interrogatoire. «Ils nous demandent ce qu’on vient y faire, qui l’on vient voir, combien de temps…», commente Jacques Claveyrolas. En tant que représentant des copropriétaires, ce dernier ne passe plus le pas de l’entrée. Mais ce n’est pas le seul à rencontrer ces difficultés. «Les infirmières se font bousculer, les employés de service à la personne qui amenaient des repas à certains résidants n’osent plus venir. Et même les agents de La Poste ne sont pas les bienvenus. Il y a toujours quelqu’un pour vous accompagner dans les escaliers et les couloirs.»

«La peur des représailles»

Une situation qui se gangrène et qui ne trouve pas encore d’issue. Une pétition a été mise en place et certains locataires ont témoigné de leur mécontentement. «Mais tous n’osent pas, ils ont peur des représailles.» D’ailleurs des représailles, il y en a eu. «Une résidante nous a raconté qu’elle s’est un peu rebiffée face à eux ou un regard qui n’a pas plus. Le lendemain, elle se retrouvait avec un cadavre de chat sur le balcon.»

Autant d’éléments qui ont été discutés lors de la réunion de la veille. «Les copropriétaires ne sont pas du tout satisfaits et demandent vraiment à ce que des mesures d’urgence soient prises pour la sécurité des locataires.»


Des saisies dans les derniers mois

Les services de police ont, dans les dernières semaines, procédé à une série de saisis de résine de cannabis et de produits stupéfiants divers à Agen, souvent dans les quartiers nord-est. La lutte contre ces réseaux en forme de pyramide est un souci constant au sein de la direction de la sécurité publique.

Les enquêtes sont longues et aboutissent à la barre du tribunal correctionnel. Les gendarmes ont de leur côté mis à mal un réseau de transport et de vente de cannabis. Les protagonistes ont été jugés et condamnés au début du mois dernier.

Source:: La tour Léon-Blum sous pression

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