Les 47 caméras de vidéoprotection installées par la Ville d’Avallon sur ses principaux parkings sont opérationnelles depuis janvier 2016. Placé sous la responsabilité de la police municipale, ce dispositif vise à limiter, par effet de dissuasion, les incivilités, délits et autres dégradations ; à contribuer, le cas échéant, à l’élucidation des infractions. Objectifs atteints, estime le conseiller municipal référent, Alain Guittet. « Même si c’est difficile à quantifier, il y a moins d’incivilités. Les caméras ont aussi permis d’augmenter la fréquentation des parkings, notamment la nuit. »
Une fillette
égarée retrouvée
« en 5-10 minutes »Entre autres affaires résolues tout ou partie grâce aux caméras, « le braquage du tabac de la rue de Paris ( ndlr, en mai 2016), précise le chef de la police municipale, David Guyard. Le système a permis aux enquêteurs de déterminer le profil du braqueur et de retracer son itinéraire. » Il cite aussi pour exemple cette fillette retrouvée après avoir échappé à la vigilance de son papa : « J’avais envoyé une équipe sur le terrain et me suis précipité dans la salle de visionnage ( ndlr. dans un endroit tenu secret). L’affaire a pu être réglée en 5-10 minutes. » Plus récemment, début mars, les militaires de la communauté de brigades d’Avallon ont appréhendé deux mineurs suite à une série de tags commis en janvier. « Encore une fois, la gendarmerie s’est appuyée sur la vidéoprotection pour avoir quelques éléments. »
Depuis janvier 2016, 53 bandes ont été réquisitionnées par les gendarmes, apportant chaque fois « ou des preuves formelles ou des éléments susceptibles d’appuyer leur enquête ». Les policiers sont aussi amenés à visionner les images en direct ou en différé, sans forcément les extraire, « quand les habitants nous signalent telle ou telle anomalie. Cela peut aussi bien concerner des dépôts sauvages de sacs poubelles que des dégradations de mobilier urbain ou un accident de la circulation. Lors d’une manifestation, comme bientôt le Carnavallon, les caméras nous servent également à repérer les voitures en stationnement prolongé. »
Seuls les policiers, les officiers de police judiciaire et trois élus d’Avallon, dont le maire, sont autorisés par la Préfecture à accéder au centre de visionnage. Le traitement des images est par ailleurs encadré par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), « qui comme le préfet peut venir nous contrôler à tout moment ».
Sauf cas particuliers, notamment dans le cadre d’une procédure pénale, les enregistrements sont effacés tous les quinze jours. Les propriétés privées, dont les entreprises, sont floutées. Car, rappelle Alain Guittet, « le but n’est pas de rentrer dans l’intimité des gens ».
Armelle Gacon