Le 13 novembre dernier, le préfet de la région Centre et du Loiret lançait une grande consultation sur la police de sécurité du quotidien (PSQ) voulue par Emmanuel Macron. L’objectif : définir les missions de cette future force de sécurité, qui sera expérimentée en 2018.
La ville de Fleury-les-Aubrais – comme celle d’Orléans (lire par ailleurs) –, a été sollicitée pour participer à cette concertation. Mais, plutôt que de réaliser une synthèse en interne, la municipalité fleuryssoise a décidé de pousser la logique plus loin en donnant carrément la parole aux habitants.
Les Fleuryssois sont donc invités à décrire les problèmes d’insécurité qu’ils rencontrent et à faire leurs propositions, via une page sur le site Internet de la commune. Pari risqué, mais assumé. « On accepte tous les commentaires mais il y aura une modération », assure Marie-Agnès Linguet, la maire de Fleury.
Seize contributions, toutes anonymes, sont enregistrées à ce jour. Les rodéos, qualifiés de « fléau pour les Fleuryssois », sont pointés du doigt. La situation à Lamballe – qui fut particulièrement tendue avant l’été –, également : « incivilités, défiances diverses, injures, trafics sous les yeux de tous, personnes alcoolisées faisant le planton devant le centre commercial, propos racistes, sexistes, délits routiers », énumère un internaute.
Un volet « prévention »Beaucoup insistent sur la nécessité de « reconstruire du lien » entre police et population. « Dans les quartiers, la police ne doit pas être seulement là pour verbaliser les infractions, mais également pour créer du lien avec la population (rondes). » « Une police de proximité, par sa présence régulière et bienveillante, rassure la population », abonde un autre contributeur.
L’éducation est également souvent mentionnée comme une priorité. « Des actions de sensibilisation menées par la police ou la gendarmerie devraient être faites dans toutes les classes. »
Concernant les rodéos, « il faut autoriser les forces de l’ordre à saisir motos et quads qui sont en infraction et les détruire ». « Pourquoi ne pas emmener en intervention les jeunes récalcitrants sur des lieux d’accident pour leur faire prendre conscience de la gravité potentielle de leurs actes ? », propose un autre habitant.
« Permettre une meilleure collaboration entre les communes en matière de sécurité » ; entre police municipale et police nationale ; ou « allouer des moyens financiers et humains » suffisants sont aussi cités.
Marie-Agnès Linguet a bien entendu aussi son avis sur la question. « Supprimer la police de proximité a été une bêtise. Ceux qui incarnent les valeurs de la République doivent être visibles et craints. Mais ça ne peut pas se dissocier de la prévention. » La commune devrait d’ailleurs axer sa contribution sur ce volet « prévention » qui lui est cher.
La synthèse, qui reprendra une partie des propositions des habitants, sera soumise au conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance, puis remise au préfet, mercredi.
La commune s’est également portée volontaire pour expérimenter cette future police.
Marion Bonnet