Soixante-dix-sept réquisitions du parquet de Sens pour les besoins des enquêteurs de la police nationale. Quarante-trois extractions d’images dont vingt-deux dans le cadre d’affaires résolues. Un aperçu des résultats obtenus en 2017 avec système de vidéosurveillance à Sens. Ces données sont transmises pour la première fois par la maire de Sens depuis l’installation, au printemps 2016, des 52 caméras dans tous les quartiers de la ville. Dispositif qui sera renforcé au cours de l’année par huit nouvelles caméras fixes et mobiles. La mesure a été approuvée par le conseil municipal lors de la séance du 18 décembre. 70.000 euros ont été inscrits, à cet effet, au budget 2018.
« Délinquance en net recul à Sens et Saint-Clément »
L’augmentation du nombre de caméras en ville est une nouvelle plutôt bien accueillie par Marie-José Delambily, la procureure de la République de Sens, « favorable » au renforcement de la vidéosurveillance. « Ce n’est pas une preuve absolue, mais c’est une aide précieuse à l’enquête. La vidéo permet de lever certains doutes ou de corroborer des éléments recueillis sur le terrain par les policiers ou les gendarmes », rapporte la magistrate.
Même son de cloche du côté de la police nationale qui a accompagné le projet municipal, via son référent sûreté, notamment pour l’implantation des caméras. « C’est un outil moderne mis à notre disposition, venant en complément des techniques d’enquête traditionnelles et de police scientifique, relève le commissaire Thomas Boudault, directeur départemental de la sécurité publique de l’Yonne. Si la vidéosurveillance ne permet pas à elle seule de résoudre des affaires, elle a ce qu’on appelle un effet plumeau : l’installation de caméras fait se déplacer la délinquance. D’où la nécessité pour les communes voisines de Sens de s’équiper à leur tour de la vidéosurveillance ou de dispositifs comme la participation citoyenne qui fonctionne très bien à Paron, par exemple, avec une cinquantaine de voisins vigilants. »
Reste que la finalité de la vidéosurveillance n’est pas uniquement la lutte contre la délinquance, « en net recul sur les secteurs de Sens et de Saint-Clément, jusqu’à -40 % pour certains actes délictuels ».
« Elle peut permettre la surveillance d’axes de circulation très fréquentés. À l’aide de caméras mobiles, elle facilite la sécurisation de rendez-vous comme la foire de Sens »
COMMISSAIRE THOMAS BOUDAULT (Directeur départemental de la sécurité publique de l’Yonne)
Le commissaire souligne aussi que « le délai légal de conservation des images est de trente jours. Et qu’elles ne sont consultables que sur réquisition du procureur de la République ». La technologie autorise enfin des évolutions nouvelles, en projet à Sens, comme la mise en réseau du centre de supervision urbain, installé à l’hôtel de ville, avec le commissariat de police. « Et la possibilité d’organiser des patrouilles virtuelles, une pratique courante dans un pays comme le Canada », avance le patron de la sécurité publique de l’Yonne.
Priorité à la sécurité des biens et des personnes
Les commentaires des représentants de la justice et de la police nationale confortent Marie-Louise Fort, maire LR de Sens, dans le renforcement de sa politique sécuritaire, priorité numéro une de son mandat.
« Confondre les délinquants par le biais de la vidéosurveillance me va bien, car ce qui m’importe surtout ce sont les victimes »
MARIE-LOUISE FORT (Maire LR de Sens)
Pour la première édile, « les caméras sont un outil de dissuasion efficace. Elles l’ont démontré rues Thénard et d’Alsace-Lorraine. Mais aussi de prévention lorsque se produisent des événements exceptionnels comme la crue de l’Yonne ou l’incendie des Champs-Plaisants ».
En 2018, le renforcement du système de vidéosurveillance s’accompagnera de six recrutements au sein de la police municipale, portant ses effectifs à vingt-six agents, dont six affectés à la surveillance de la voie publique.
Franck Morales
franck.morales@centrefrance.com