L’accès au fichier S élargi
Depuis hier, selon le Journal officiel, les agents autorisant la détention d’armes peuvent consulter le fichier des personnes recherchées (FPR) dans lequel se trouvent les fichés S.
Cette mesure survient six semaines après l’attentat raté sur les Champs-Elysées qui avait nourri une polémique sur les conditions de détention d’armes par l’assaillant qui était membre d’un club de tir.
Le président de la République, Emmanuel Macron et le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb avaient qualifié de «dysfonctionnement» le fait qu’Adam Djaziri, mort après avoir précipité sa voiture sur un fourgon de gendarmes mobiles, soit tout à fait légalement détenteur de plusieurs armes bien qu’il soit fiché «S».
Après l’attaque des Champs-élysées
En dépit de cette fiche S émise par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) le 31 août 2015, il avait acquis légalement deux pistolets automatiques et une carabine de chasse, de catégorie B, grâce à son autorisation de détention d’armes, renouvelée en 2017. Il avait également déclaré deux fusils de chasse et deux carabines de catégorie C.
«Le fichier S n’a pas vocation jusqu’à aujourd’hui à être partagé avec d’autres services de l’État et donc, sauf cas très particulier, pas partagé par les préfectures qui octroient ces permis d’armes», avait exposé le chef de l’État. «Cette situation n’est pas satisfaisante et elle ne nous permet pas de lutter efficacement contre le terrorisme», avait-il complété.
Le décret prévoit notamment «l’accès aux agents des services centraux du ministère de l’intérieur, des préfectures et des sous-préfectures dans le cadre de la réglementation relative aux armes et aux munitions».
Le gouvernement a aussi publié une série de décrets créant ou modifiant plusieurs fichiers de police, à l’instar du fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) ou le fichier «Centralisation du renseignement intérieur pour la sécurité du territoire et des intérêts nationaux» (CHRISTINA) classés «secret-défense».