L’eau teintée de rouge, une odeur bizarre… Des riverains de la rue du Portugal à Lamballe en ont pris plein les yeux et le nez, il y a une semaine. Ils s’interrogent. D’où viennent ces rejets ?
Tout semble tranquille dans le quartier de la rue du Portugal à Lamballe. Tout du moins en apparence car des riverains sont « excédés » par des rejets « d’on ne sait quoi » dans le réseau d’eau pluviale.
Henri Renaut, habite non loin. Il a l’habitude de se promener dans ce secteur. Les chemins mènent au parc équestre. « En me baladant le 9 mai, j’ai vu de l’eau rouge sortir et ça y allait. Il était 16 h 30, quand je suis passé par là, témoigne-t-il. Et ce n’était pas une odeur de produit chimique. »
Le riverain poursuit sa ballade et constate que la lagune a aussi changé de couleur. « Près du pont de la rue Dorée, cette eau rouge se jette dans le Gouessant. » Le riverain signale ce rejet à une personne de Lamballe Terre et Mer. « J’avais aussi alerté l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et la Gaule lamballaise lors d’un premier rejet de ce genre. »
Un autre riverain acquiesce : « Oui, c’est sûr. Ce n’est pas la première fois qu’il y a des rejets bizarres. Regardez l’eau, d’un côté, on voit l’eau claire. Au niveau de l’autre sortie, l’eau est un peu marron. En 2015-2016, j’ai déjà vu un rejet bizarre, c’était un mélange de rouge et de noir ! »
Rejet ponctuel ? Régulier ? « Comment savoir, on ne va pas rester toute la journée sur place ! On m’avait dit : Pourquoi ne prélèves-tu pas des échantillons ? Sans précaution, sans gants, et qu’en ferais-je ? Ce n’est pas mon rôle. Après tout, j’ai alerté », s’agace Henri Renaut.
Les riverains aimeraient savoir ce qui s’est passé. « On a l’impression que cette buse sert de déversoir », soupirent les riverains.
« Recherches et analyses en cours »
Loïc Cauret, président de Lamballe Terre et Mer, commente : « Des recherches et des analyses sont en cours pour essayer de savoir d’où cela vient. C’est un réseau pluvial. Il faut retrouver la trace. C’est compliqué. Les services ont été avertis tardivement. Pour l’heure, on ne sait pas ce que c’est. Mardi, la police municipale a fait un constat sur place. Nos autorités de tutelle ont été informées. »
De son côté, Guillaume Moser, président de l’association de pêche la Gaule lamballaise, indique : « Soyons prudents. Nous ne pouvons accuser à tort qui que ce soit. Il y a différentes entreprises dans le secteur. Bien sûr que je déplore ces rejets. On nous avait déjà signalé ce problème en novembre. J’ai fait remonter l’information à la DDTM, à l’AFB et au service environnement de Lamballe Terre et Mer. Après ce témoignage, un agent s’est déplacé sur site pour observer le réseau, mais il n’y avait rien au moment de la visite ».
Il ajoute : « S’il voit une pollution, tout citoyen doit avoir le réflexe d’appeler tout de suite la gendarmerie, les pompiers ou notre association AAPPMA (tél. 06 61 54 95 94). Ça peut donner une suite à ce problème ».
L’association de pêche n’a pas constaté de mortalité chez les poissons. « Et nous avons été jusqu’au pont d’Andel », conclut le président.