L’Aquarius transportait des Libyens riches avec leurs bagages et leur chien : et on veut nous faire pleurer sur la misère ?
L’Aquarius aura, décidément, rendu bien des services. Aux migrants qu’il aura transportés d’un bord à l’autre de la Méditerranée, bien sûr. Mais, surtout, à la cause qu’il voulait défendre : en ce 26 septembre 2018, il l’a complètement discréditée. Et c’est tant mieux. Le jour même où des organes de presse de la gauche bien-pensante publiaient l’appel de 150 personnalités en faveur d’une ouverture totale des frontières et d’un accueil inconditionnel des migrants.
Ce matin, France Info donnait la parole au directeur de SOS Méditerranée, propriétaire de l’Aquarius, qui faisait le point sur les conditions de transport des 58 migrants qu’il est allé chercher dans les eaux libyennes, les arrachant aux gardes-côtes. Et le reportage est agrémenté par l’intervention du coordinateur de Médecins sans frontières. Un seul message : la vie difficile de ces pauvres gens à bord, dans la tempête. J’imagine des Érythréens ayant marché durant des centaines de kilomètres, ayant été victimes d’agressions multiples dans des camps libyens, etc.
L’info du matin, c’était donc ce titre :
« “On a plus de trois mètres de vagues et de creux” : à bord de l’Aquarius, la houle, le doute et des conditions de vie précaires. »
Dans la voiture, je compatis par mon ventricule gauche. Mais mon droit me dit : euh, s’ils n’ont pas plus de problème et de souci que le mal de mer, bon, faut peut-être arrêter de prendre les auditeurs, et tous les Français, pour des idiots.
Puis vient le soir, et l’article du Monde avec ce titre :
Sur l’Aquarius : « Ce sont surtout des familles libyennes qui étaient bien établies. »
On se pince. Mais où sont nos Subsahariens ? Nos Soudanais ? Nos Érythréens ayant tout perdu ?
Ben non, on apprend que l’Aquarius a servi de moyen de transport vers l’Europe à des familles libyennes riches qui ont pris soin de faire suivre leurs bagages, et… leur chien. Et nos humanitaires « sauvent » donc le chien, aussi.
« Un gros toutou au poil blanc et frisé qui répond au nom de Bella. “Je n’allais pas le laisser, c’est un péché”, explique aujourd’hui Malak (le prénom a été modifié). Ça fait huit ans qu’on vit avec, c’est un vieil ami. Et il n’a pas payé pour le voyage. »
Ah ah ah… Et le reportage continue, loin, loin, bien loin du mal de mer, avec « cette femme libyenne de 44 ans, aux cheveux teints en blond, qui plaisante ».
Autre exemple de pauvre migrante ? Ibtissem :
« Modéliste pour une société italienne, elle dessine des maillots de bain et de la lingerie. Elle a beaucoup voyagé à travers le monde et une partie de sa famille est installée en France. Son mari travaille comme concessionnaire automobile. »
Dans le transport de migrants, c’est comme dans tous les moyens de transport, il y en a pour tous les budgets, et là, l’Aquarius a pris le virage du haut de gamme. Cela plaira certainement à la gauche bien-pensante, de demander aux Français de financer le transport et l’installation en Europe de migrants riches…
L’Aquarius et tous les aquariophiles de Mediapart et d’ailleurs, va falloir arrêter de nous prendre pour des idiots. Car c’est plus le ventricule gauche ou droit qui m’a secoué, c’est le ventricule Salvini.
En tout cas, une chose est sûre, l’Aquarius a trouvé son nouveau pavillon en ce 26 septembre 2018 : celui du f… de gueule.