Le Fécampois agresse encore une adolescente de 14 ans
Correctionnelle. Au 1er janvier à Bolbec, le Fécampois de 48 ans a récidivé en rejoignant dans son lit une adolescente de 14 ans et en commettant sur elle des actes s’apparentant à un viol.
L’homme de 48 ans est jugé en comparution immédiate par le tribunal correctionnel du Havre. « Mais il aurait très bien pu être jugé par une cour d’assises, au vu des actes qu’il a commis sur cette jeune fille de 14 ans », martèle Me Emmanuel Cardon. Et le procureur craint que le Fécampois recommence un jour, quand il aura retrouvé la liberté. Quatre ans ferme sont requis. Comme la fois précédente.
En 2006, Stéphane Couillard a été condamné pour des agressions sexuelles sur quatre mineures, dont la fille de sa compagne de l’époque. À sa sortie de détention, il ne respecte pas l’interdiction de se rendre à Fécamp. Aussi, il ne déclarera jamais son adresse, comme devrait le contraindre son inscription au fichier des délinquants sexuels. Cela lui a valu trois autres jugements. En septembre 2016, le Fécampois rencontre une nouvelle compagne et pose ses valises chez elle, à Bolbec.
« Une ou deux bouteilles de whisky »
Le 31 décembre, elle organise la soirée du Nouvel An à son domicile. Il y a là, notamment, une copine de la fille de cette concubine. Stéphane Couillard est déjà ami sur Facebook avec cette gamine de 14 ans. « Bah, c’est moi qui l’ai demandée en amie », répond le prévenu au président. « Vous voulez nous rappeler votre âge ? », enchaîne le magistrat. Par message, le quadragénaire a confié à la jeune fille la trouver mignonne. « Bah, parce que c’est vrai. Je la trouve mignonne. » La soirée du Nouvel An se passe classiquement à Bolbec. « Vous, vous buvez pas mal, quand même ? », sait le président. « Je sais plus. Une ou deux bouteilles de whisky », flanque Stéphane Couillard.
Le 1er janvier, au petit matin, le Fécampois laisse le canapé du rez-de-chaussée où il dormait. « Parce qu’il est inconfortable. » Il grimpe à l’étage rejoindre un lit où se reposent deux invités. Puis, il va dans celui de la jeune fille. Elle est tirée de son sommeil par les gestes qu’il impose. Stéphane Couillard est parvenu à glisser deux doigts dans son sexe. Elle lui ordonne de « dégager ». « Pourquoi tu me dis ça ? », ne semble pas comprendre l’agresseur.
« (…) L’impression que personne ne la croyait »
Il quitte le domicile de sa compagne, une semaine plus tard. « Pas spécialement pour ça », marmonne-t-il dans le box. « Vous avez raison, confirme le juge. D’ailleurs, mademoiselle s’est sentie en souffrance. Elle a eu l’impression que personne ne la croyait. » En garde à vue, Stéphane Couillard nie d’abord. Avant de craquer lors de la confrontation. Pour Me Paguy Kisoka qui l’assiste à l’audience, « il faut chercher la juste peine. Il convient d’apprécier les faits qui occupent le tribunal aujourd’hui en prenant en compte le caractère déviant de celui-ci. Sans rejuger les faits de 2006 ».
Loin des réquisitions, deux ans de prison ferme avec mandat de dépôt sont prononcés à l’encontre de Stéphane Couillard. S’y ajoute un nouveau suivi socio-judiciaire.
Matthias Chaventré |