Le Mans La ville veut plus de policiers municipaux et plus de caméras
Les conseils municipaux thématiques se poursuivent. La séance de jeudi 29 mai, au Mans, sera largement consacrée à la sécurité publique.
« La tranquillité et la sécurité sont les premières composantes du contrat social » , affirmait en 2015, le maire Jean-Claude Boulard. Pour la ville, il fallait lutter contre l’insécurité ou le sentiment d’insécurité.
Pour répondre à ce défi quotidien, le conseil municipal du 12 novembre 2015 avait voté une « stratégie territoriale de sécurité et de prévention de la délinquance » .
Prévention, médiation, sécurité : quel bilan près de trois ans plus tard ? Ce sera le premier point à l’ordre du jour du conseil municipal de jeudi soir. « On n’a pas à rougir de ce qu’on fait » , avance Christophe Counil, adjoint au maire, délégué à la sécurité publique.
Il n’empêche que le thème fera débat, y compris au sein de la majorité. L’élu, s’adressant notamment à la Droite, souhaite « qu’on sorte des postures. Ces discours accroissent le sentiment d’insécurité et laissent croire que des villes ont réglé le problème. Je rappelle aussi que la Droite elle-même a ce type de problème à régler avec des mineurs isolés. »
« Le Mans dans la moyenne »
Lors du vote du dernier budget, Christophe Counil a indiqué que l’enveloppe du service Prévention-sécurité s’élève à 3,052 millions €, dont 93 % sont consacrés aux dépenses de personnels (plus de 125 agents). Un poste en constante augmentation depuis 2015. Le maire adjoint insiste : les chiffres sont meilleurs, mais on peut toujours faire mieux.
« Avec un taux de criminalité de 6 %, Le Mans se situe dans la moyenne des villes françaises qui sont confrontées à une violence croissante, à la banalisation de l’usage des drogues et à l’appropriation de l’espace public par certains groupes. »
Christophe Counil estime que la situation reste maîtrisée : la délinquance de voie publique a baissé en 2017, les atteintes aux personnes et aux biens sont stables ou en recul. Pas suffisant, relève la Ville, dont les services sont associés à ceux de la police nationale. Si créer des postes de policiers municipaux et installer des caméras relèvent d’un choix politique assumé, Christophe Counil rappelle que la sécurité demeure une compétence de l’État.
La bonne nouvelle serait que la police nationale bénéficie de quelques personnels supplémentaires. La municipalité, elle, suit sa feuille de route et maintient que d’ici la fin du mandat, elle emploiera 30 policiers municipaux (24 actuellement). Les fonctionnaires seront dotés d’un chien de patrouille et de vélos électriques, mais pas d’armes létales. La mission de la PM est de faire respecter les arrêtés du maire, pas d’interpeller des braqueurs.
De nouvelles caméras
La vidéosurveillance, qui a, par le passé, beaucoup alimenté les débats, est reconnue efficace dans la résolution de certaines affaires. Évidemment, quand les images sont vues en temps réel, l’intervention de la police s’avère plus efficace. La Ville indique que d’ici la fin de l’année, elle va tester le visionnage en direct dans le centre-ville les jeudis, vendredi et samedis. Une deuxième phase de vidéosurveillance en cœur de ville (14 actuellement) sera lancée d’ici la fin d’année. Il y aura des installations sur quelques bâtiments publics (espace culturel des Jacobins, centre aquatique des Atlantides, centre technique de la Chauvinière…)
S’agissant des quartiers, la municipalité maintient que les caméras ne sont pas assez efficaces, en raison d’une délinquance plus mobile que dans le cœur de ville. Une exception : le centre commercial des Sablons, qui en sera pourvu. Pour le reste, la réponse pourra venir de deux caméras mobiles et deux nomades (fixation sur l’éclairage public). « On est dans la délibération cadre, on applique le document » , justifie Christophe Counil.