Le nombre de mineurs étrangers non accompagnés explose sur Grenoble
Le phénomène est en pleine explosion en Isère. Le département a accueilli en 2017, 1100 mineurs étrangers non accompagnés, les MNA. Ils viennent d’Afrique sub-saharienne,mais aussi du Maghreb. Les dispositifs d’accueil sont saturés et le Département fait appel à des familles d’accueil.
Grenoble, France
L’Isère a accueilli en 2017, 1100 mineurs étrangers non accompagnés, les MNA. Ils étaient 150 en 2015. Ils viennent du Mali, Côte d’ivoire, de Guinée, mais aussi d’Algérie, de Tunisie, d’Égypte. Ils n’ont pas de papier, disent qu’ils sont mineurs. Le temps pour les autorités de le vérifier et cela prend plusieurs mois, et bien, durant ce temps, ils sont pris en charge -c’est la loi- par le Conseil Départemental, qui a délégué cette mission à l’Adate. L’association les place dans des familles d’accueil, rémunérées pour cela. D’où parfois des dérives que dénoncent certains jeunes, épaulés par des bénévoles.
On se sert de nous pour faire de l’argent. David, un mineur étranger
Le département a vu son budget explosé. Il est passé de 700 000 à 6, 5 millions euros. L’Adate a crée un réseau de 250 a 260 familles d’accueil. Pour chaque jeune accueilli, une famille touche 25 euros par jour, soit environ 750 euros par mois. Comme l’Adate s’occupe en ce moment de 600 jeunes, en grande majorité des garçons, une famille peut accueillir jusqu’à 3 voire parfois 4 jeunes.
Nos familles d’accueil sont contrôlées, la grande majorité sont bienveillantes. Jean-Marc Gamba, directeur de l’Adate
Cet argent sert avant tout à assurer le gite, le couvert, l’habillement du jeune, à veiller sur sa santé et sa scolarité, quand il a été reconnu mineur et qu’il suit une formation. Mais il est vrai que ces familles d’accueil ne roulent pas sur l’or et que cet argent est le bienvenu… Du coup, certains jeunes disent ne pas manger à leur faim, avoir froid dans une chambre mal chauffée, ne pas pouvoir se laver tous les jours. En clair, on ne les considère que comme un revenu supplémentaire, dissent ceux que nous avons rencontrés
C’est pourquoi l’Adate a créé une cellule de trois personnes chargées de recueillir les doléances de ces mineurs étrangers et de contrôler les familles d’accueil, pour éviter tout abus. « Nous faisons tout notre possible pour ces jeunes. Nous sommes à leur écoute. Mais il ne faut pas généraliser. Toutes ces familles sont bienveillantes. Elles ouvrent leurs portes a des inconnus, des personnes parfois malades. Si des personnes critiquent, qu’elles accueillent ces jeunes ! » lance Jean-Marc Gamba, le directeur de l’Adate
La semaine dernière, une famille d’accueil qui avait mis à la porte une jeune parce qu’il était impoli a été déconventionnée par l’adate.