Au milieu de la très longue audience du tribunal correctionnel de Tulle ce mardi, une affaire « d’une gravité extrême », a souligné la représentante du ministère public.
Un trentenaire, ancien détenu du centre de détention d’Uzerche, est soupçonné d’avoir violemment frappé son ex-concubine, en décembre 2013 à Pessac, près de Bordeaux.
« Ce jour-là, la partie civile allait déposer les enfants chez son ex-belle mère. Quand elle est arrivée, le prévenu a surgi, l’a faite sortir de la voiture, l’a frappée au cou, l’a attrapée à la gorge, a poussé son fils », résume la présidente, avant de détailler le certificat médical de la victime : multiples ecchymoses, abrasions sur le thorax, une lésion compatible avec une morsure… En tout, elle a fait l’objet de quatre jours d’ITT.
Tu mourras entre mes mains
A la barre, en pleurs, elle raconte son calvaire : « Nous avons été en concubinage de 1999 à 2010. Depuis 2010, je n’avais plus de rapports avec lui, plus aucun contact. Il n’a jamais fait de demande pour voir les enfants. Pendant dix ans, j’ai vécu dans la violence ».
Son avocate liste les coups une semaine après le premier accouchement, le front ouvert en 2004, les sévices et séquestration en 2005…
« Il faut arrêter ce monsieur qui multiplie les violences envers les femmes, rien ne l’arrête. Il a été libéré du centre de détention d’Uzerche le 15 octobre. Sa dernière parole envers ma cliente fut « tu mourras entre mes mains ». Elle ne cesse de faire des cauchemars. Je demande donc 3.000 euros de préjudice et une expertise pour que son préjudice moral soit estimé. »
De son côté, le procureur qui a qualifié ce dossier de « détestable », a rappelé que les violences faites aux femmes est « une priorité de la politique pénale locale », requérant contre « cet homme qui est dangereux pour la société » douze mois de prison ferme et un mandat d’arrêt.
Finalement, le tribunal a condamné le prévenu à un an de prison ferme et a délivré un mandat d’arrêt à son encontre. Il a aussi ordonné une expertise psychologique la victime qui s’est vu accorder 1.000 euros de provisions.
Estelle Bardelot