Les chauffeurs de bus de l’Yonne s’inquiètent des agressions qui se multiplient
Par Denys Baudin et Louis-Valentin Lopez, France Bleu Auxerre et France BleuMercredi 18 octobre 2017 à 19:44
Ils dénoncent une escalade de la violence à leur encontre depuis plusieurs mois.
Cinq agressions de chauffeurs de car depuis la rentrée, un conducteur agressé à Joigny. Trois conductrices brutalisées lors d’une rixe à Auxerre, la dernière date de mardi . Deux hommes ont arrêté un bus et ont frappé le conducteur au visage, l’envoyant à l’hôpital. Les syndicats tirent la sonnette d’alarme et réclament des mesures concrètes.
Depuis la rentrée, 2 chauffeurs ont démissionné suite à des agressions.
A la gare routière des migraines d’Auxerre, des dizaines d’élèves se pressent devant les cars. Ils assistent souvent à la violence envers les chauffeurs. Elle peut être verbale: « Dans le car, le chauffeur a interdit de manger, on lui a mal parlé, une fille lui a dit va conduire , tu ne sers qu’à çà » explique une élève . Une violence qui pet-être aussi physique: » J’ai vu quelqu’un pousser la conductrice exprès avant de sortir du car ».
On a dit au chauffeur, va conduire, tu ne sers qu’à çà – une élève
Du coup les chauffeurs se méfient de plus en plus. Henriette fait ce métier depuis 1983: _Je pense qu’il y a un effet de groupe. Ils s’entraînent les uns les autres. Je reste en retrait mais je me dis, s’ils viennent, que doit-on faire exactement ? »
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Il y a un effet de groupe, ils s’entraînent les uns les autres – Henriette, conductrice de bus
Pour apprendre à réagir les chauffeurs suivent une « formation de gestion de conflits »
La formation n’est pas suffisante pour cette conductrice qui a souhaité rester anonyme et qui a porté plainte pour insulte l’an dernier: « Ce qu’on nous apprend est difficile à appliquer. On a plutôt tendance à réagir à l’instinct. »
Michel Aubert, coordinateur CFDT du groupe Transdev plaide pour des actions de préventions:« il faut bien expliquer dans les établissements scolaires que ces comportements peuvent avoir des conséquences très graves. »
De son côté la société « Rapides de Bourgogne », filiale de Transdev, condamne les agressions qui ont touché leurs chauffeurs. Elle souligne aussi qu’il existe des conventions avec la police locale et nationale, qui permettent aux conducteurs de porter plainte plus facilement en cas d’agression.
Le reportage de louis-Valentin Lopez
« Des violences constatées par les élèves eux-mêmes »