Les commerçants des marchés face aux pickpockets

Certains commerçants des marchés Victor Hugo et Cristal ont le sentiment que les pickpockets sont plus nombreux ces derniers mois. Une impression qu’il convient de nuancer.

Albert, 80 ans passés, se souviendra longtemps de ce jour d’été 2017. Alors que le retraité est en train de faire ses achats sur le marché Cristal, dans le quartier Jeanne-D’Arc, il découvre avec inquiétude que son portefeuille pourtant bien planqué à l’intérieur de son veston, a disparu, victime d’un pickpocket. Selon plusieurs commerçants du marché, Albert est loin d’être une victime isolée. «En général les voleurs sont au nombre de deux. Ils volent les portables et l’argent des personnes âgées. C’est un phénomène qui s’est accentué il y a un peu moins d’un an», affirme Karim, vendeur de fruits et légumes. Zaima, responsable de la loge de la maison Samaran au sein du marché Victor Hugo, à quelques centaines de mètres, est du même avis.

«Depuis environ un an, il y a de plus en plus de vols les week-ends. J’ai pu le constater grâce aux annonces diffusées pour prévenir les clients. Lorsque nous attrapons un voleur, nous le mettons dehors. Il m’est déjà arrivé de courir après ! Il s’agit de bandes de garçons ou de personnes ordinaires.» Mêmes sons de cloches du côté d’un volailler situé à quelques stands de là, ou d’un boucher. Tous deux sont persuadés que les vols commis par des pickpockets sont en augmentation en fin de semaine. Une affirmation battue en brèche par de nombreux autres commerçants présents sur le marché. «Il y a toujours eu des pickpockets, surtout le week-end, il n’y en a pas plus qu’avant», affirme Laurent, vendeur de fruits et légumes. «Pour moi, il y a même moins de vols qu’il y a quelques années», témoigne une autre vendeuse de légumes. Des voix dissonantes corroborées par les policiers municipaux. «Les pickpockets ont toujours été présents sur les marchés. Même s’il y a beaucoup de bandes, leurs profils sont très variés : il peut s’agir d’un jeune drogué, comme d’une personne de 45 ans au chômage», indique un responsable de la police souhaitant rester anonyme. Des vols mis à mal par un nouveau dispositif : il y a six mois, une brigade de 20 agents de la police municipale a été spécialement affectée à la surveillance des plus importants marchés de Toulouse. Leur objectif est de dissuader les voleurs, mais aussi la vente de contrefaçons, de surveiller les stationnements ou les problèmes de salubrité. Si le nombre de pickpockets n’est pas en recrudescence, le responsable de la police note que depuis la fin de l’année 2017, un nouveau phénomène a fait son apparition sur les marchés : celui des vols à l’arraché. «Ces vols ont surtout lieu dans les zones urbaines sensibles peu surveillées par les caméras de vidéosurveillance, confie l’homme. Ce sont des vendeurs à la sauvette qui arrachent les sacs des personnes âgées.» Du côté de la police nationale, on indique n’avoir «aucun élément à fournir sur le sujet.»

Repères

Le chiffre : 20

agents > de la police municipale. sont affectés à la surveillance des principaux marchés de Toulouse (une vingtaine) depuis six mois.

« Dans les zones sensibles peu surveillées par les caméras de vidéosurveillance, le phénomène des vols à l’arraché a fait son apparition. »

Un responsable de

la police municipale