« Les maires sont au cœur du dispositif de la PSQ » – Laurent Nuñez
@NunezLaurent
A l’occasion d’un séminaire organisé le 26 novembre à Courcouronnes dans l’Essonne, Laurent Nuñez, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur a dressé un premier bilan de la police de sécurité du quotidien (PSQ). Interrogé par la Gazette, il réaffirme les grands principes de cette réforme phare du gouvernement, évoquant au passage le rôle du maire et l’articulation avec les polices municipales.
Neuf mois après le lancement de la PSQ, quel premier bilan tirez-vous de ce dispositif lancé en février par Gérard Colomb, le prédécesseur de Christophe Castaner à l’Intérieur ?
Le 9 février dernier, le gouvernement présentait les principales orientations de la PSQ pour porter l’ambition qui est la nôtre : revenir aux fondamentaux, c’est à dire faire reculer l’insécurité et accroître le niveau de proximité. Aujourd’hui, cela se traduit par la présence renforcée de policiers sur le terrain, grâce à la réforme des institutions qui vise à recentrer les forces de sécurité sur leur métier.
Cela se traduit aussi par une nouvelle approche qui se veut partenariale : le gouvernement impulse une ligne directrice, mais la PSQ se décline différemment selon les territoires, en fonction de la stratégie locale de sécurité. La PSQ laisse une large marge de manœuvre aux acteurs locaux. Depuis ma nomination, j’ai rencontré de nombreux élus. Et, partout, j’ai rencontré une grande satisfaction vis à vis de ce dispositif.
Justement, quelle est la place des élus au sein de ce dispositif ?
Elle est essentielle. Les maires sont au cœur de la PSQ. Ils ont des compétences réglementaires et de nombreux moyens d’actions : police municipale, vidéo-protection, etc. La PSQ est par essence proche des élus et de la population. Elle s’appuie sur des diagnostics locaux, sur un constat partagé entre les élus, les forces de l’ordre, les bailleurs sociaux, les entreprises de transports, etc. Concrètement, sur le terrain, ces derniers mois, des référents dédiés à la PSQ ont été mis en place au sein des commissariats et des gendarmeries pour favoriser ce partenariat : ces référents sont le trait d’union entre les élus et les effectifs de la police et la gendarmerie nationale.
La question de l’articulation entre les services de la police et de la gendarmerie nationales et ceux de la police municipale est source d’inquiétude…
Les polices municipales sont étroitement associées à la PSQ, que ce soit lors de l’élaboration des stratégies locales de sécurité ou lors de leur mise en œuvre. Elles sont elles aussi au cœur de la PSQ. Il existe déjà des conventions de coopération qui doivent être renforcées. Sur le terrain, cela se traduit par des patrouilles communes, un partage des missions entre police municipale et forces de l’ordre. La sécurité doit être une chaîne continue.
Les députés (LREM) Jean-Michel Fauvergue et Alice Thourot, auteurs du rapport sur le continuum de sécurité, ont été reçus le 22 novembre par Christophe Castaner. Que s’est-il dit ?
C’était une réunion de prise de contact. Le rapport Thourot-Fauvergue est un travail de qualité. Christophe Castaner est favorable au continuum de sécurité. Mais il nous faut étudier les différentes mesures proposées et les soumettre à concertation.
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Gérard Colomb avait indiqué qu’il lancerait une grande consultation nationale pour discuter de ces propositions. Qu’en est-il ?
La consultation sera lancée, mais pour l’heure, aucun calendrier n’a été fixé.
C’est ici, dans l’Essonne, que Gérard Colomb a inauguré en septembre le dispositif des « quartiers de reconquête républicaine » (QRR). Où en est-on aujourd’hui ?
Nous avons choisi de concentrer nos efforts sur des quartiers qui connaissent de fortes problématiques de délinquance, de trafics, etc., comme celui des Tarterêts, dans l’Essonne. Les QRR sont une mesure phare de la police de sécurité du quotidien (PSQ). D’ici à la fin du quinquennat, il y en aura 60.