Les maisons isolées cibles d’une bande de cambrioleurs

Le quartier du Baguier est une zone d’habitation peu dense qui regroupe les chemins des Plaines Marines, de la Louisiane, Bruno et Civade Verde. Il compte quelque 200 familles. Les maisons sont situées en pleine nature dans des zones à 10 000 mètres carrés ou sur d’anciennes terres agricoles. Les parcelles sont mal clôturées et souvent perdues dans les restanques, les maisons sont des proies faciles à atteindre pour les malfaiteurs.

Depuis la mi-septembre, le quartier est la cible d’innombrables cambriolages. Les habitants en recensent près d’une trentaine (40 selon la police), à une fréquence moyenne de 2 par semaine. « Le mode opératoire est presque toujours le même, précisent-ils, les malfaiteurs sont à pied. À la tombée de la nuit, ils repèrent les maisons non occupées. Ils s’y introduisent en fracturant une porte ou une fenêtre. Ils ne transportent pas d’outils et utilisent des pierres de jardin ou des objets trouvés sur place. Ils opèrent en 3 ou 4 minutes maximum pour dérober essentiellement de l’argent ou des bijoux ».

Les résidents s’organisent

Aujourd’hui, les habitants du quartier se sentent démunis. « Quand on est cambriolé, expliquent-ils, on appelle la police municipale, la nationale ou la gendarmerie pour la zone qui dépend de Ceyreste. Des plaintes ont été déposées, des empreintes ont été relevées par l’identité judiciaire, mais rien ne bouge, les forces de l’ordre semblent impuissantes et les vols continuent. Il y en a eu encore deux le week-end dernier ».

Alors les résidents s’organisent, ils ont créé le Collectif « Voisins Vigilants du quartier du Baguier ». Ils communiquent via un réseau social sécurisé pour partager les informations, comptabiliser les faits, inventorier les modes opératoires, et surveiller les voies et les chemins.

« Nous avons repéré des véhicules de livraison au comportement suspect, ajoutent-ils, et aujourd’hui, l’exaspération est immense. Il n’y a pas encore eu de confrontation directe entre les habitants et les malfaiteurs mais nous avons peur et nous n’aimerions pas que cette situation conduise à un drame. »

Le préfet interpellé

Le Collectif « Voisins Vigilants du quartier du Baguier » a informé le CIQ de Fontsainte de la situation mais surtout il interpelle les forces de l’ordre pour qu’elles assurent leur sécurité.

N’ayant pas d’interlocuteur précis au niveau local, un courrier a été envoyé à Olivier de Mazières, préfet de police des Bouches-du-Rhône, pour l’alerter.

« Tout le quartier vit dans une tension permanente, ajoutent les habitants, et nous ne voulons pas que la situation dégénère. »

Les pister avec les caméras

« On parle d’une série de 40 cambriolages, dans le même secteur, les individus seraient au nombre de 8 et agiraient en bande dans des maisons habitées, confirme Gérard Pepe, adjoint au maire délégué à la sécurité et à la police municipale ; pour les attraper, il faut les pister. C’est pour cela que nous installons davantage de caméras, fixes, notamment aux entrées et sorties de la ville. Actuellement nous en avons 140, d’ici à l’été il y en aura 50 de plus pour nous permettre d’identifier tous les véhicules. » L’élu table aussi sur les renforts de la police municipale, 10 éléments de plus qui viennent d’arriver.

Pour mémoire, en 2014, 27 470 cambriolages ont été perpétrés sur les Bouches-du-Rhône, ce qui fait une « chance » sur 57 d’être touché. Les méfaits touchaient à 52,79 % les résidences principales, les maisons secondaires n’étaient concernées que par 3 % des faits, 13,87 % les entreprises. Début 2017, la préfecture confirmait la baisse continue des cambriolages (-1,2%) sur le département, malgré une légère hausse s’agissant des cambriolages de logements (+1,9%). Au Baguier, les habitants ne seront rassurés que quand la bande sera coffrée.