Depuis le début de la nouvelle année, le risque d’être verbalisé ne concerne plus uniquement les citoyens… mais aussi les forces de l’ordre.
C’est une des nouveautés 2018 : un forfait post-stationnement (FPS) remplace la contravention dans toutes les villes de France. Chaque mairie en fixe le prix et en assure le recouvrement.
Les policiers ne font pas exception à la règle. Même en intervention, ceux-ci ne peuvent plus se garer n’importe où, impunément. Et si tel est le cas, ils devront, au même titre qu’un citoyen lambda, payer leurs contraventions (sauf exceptions).
« On cherchera une place gratuite et l’intervention attendra »
S’il s’avère qu’ils étaient bel et bien en intervention, les policiers devront désormais le justifier pour ne pas payer, dans un rapport avec des explications détaillées.
Dans certaines régions, comme l’Ille-et-Vilaine, la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) aurait ordonné aux policiers rennais, dès fin décembre, de se garer sur des zones gratuites, même en mission, sous peine d’avoir à régler l’amende.
Une mesure trop sévère pour les syndicats de police.
« Si l’on a cette menace d’être verbalisé, on se rendra sur les lieux [de l’intervention] en prenant le temps de chercher une place et l’intervention attendra. » ironise Nicolas Pucheu, secrétaire départemental adjoint du syndicat Unsa Police Paris, au micro de BFMTV.
La verbalisation confiée à des sociétés privées
Courant décembre, une note du préfet de Paris a été envoyée aux services de police, les avertissant qu’ils devraient désormais régler des PV pour stationnement irrégulier, y compris pendant les opérations.
Dans cette note, le préfet explique que « plusieurs opérateurs privés auront la charge du contrôle du respect de l’acquittement de la taxe de stationnement » et recommande aux forces de police de faire « preuve de la plus grande rigueur pour l’usage des emplacements réservés aux services de police et le non-stationnement dans les espaces non dédiées à cet effet. »
Le 20 décembre dernier, suite à la réception de cette note, les membres de l’association Mobilisation des policiers en colère (MPC) sont montés au créneau via un post publié sur Facebook.
Les syndicats ont annoncé avoir fait appel au ministre de l’Intérieur pour qu’une solution soit trouvée. Ils demandent que les véhicules de fonction des policiers ne soient plus concernés par ce nouveau système de verbalisation.